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Cultes ! 10 visions apocalyptiques qui font frémir

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Apocalypse now ! Colères divines, massacres sanglants, châtiments impitoyables, visions infernales… Nombreux sont les artistes à avoir représenté des scènes apocalyptiques, faisant autant référence au fameux récit biblique, écrit par un prénommé Jean à la fin du Ier siècle, qu’à l’histoire contemporaine. Voici 10 œuvres cultes à (re)découvrir avant la fin du monde.
Hans Memling, Le Jugement dernier
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Hans Memling, Le Jugement dernier, 1473

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Aux portes de l’Enfer

Ce triptyque, commande d’un banquier florentin, s’inspire du Jugement dernier du primitif flamand Rogier van der Weyden, avec qui Hans Memling partageait un atelier à Bruxelles. Au centre, le Christ majestueux, entouré de ses apôtres, de Marie et de saint Jean-Baptise, trône sur un arc-en-ciel, symbole de la réconciliation entre Dieu et l’humanité. En dessous de lui, saint Michel, pèse les âmes des morts tout juste sorties de leurs tombes et décide ainsi de leurs sorts : à gauche, les élus du Paradis sont accueillis par saint Pierre, tandis qu’à droite, les damnés condamnés à rôtir en Enfer sont précipités dans les flammes par de monstrueuses créatures.

Huile sur bois • 222 x 321 cm • Coll. Muzeum Narodowe, Gdańsk / © Scala

Pieter Bruegel dit Bruegel l’Ancien, Le Triomphe de la Mort
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Pieter Bruegel dit Bruegel l’Ancien, Le Triomphe de la Mort, 1560

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Rendez-vous avec la mort

On est loin des scènes de liesse villageoise et de noces avinées ! Pieter Bruegel représente ici le Triomphe de la Mort, une allégorie aux allures de memento mori dans laquelle vivants et morts se livrent à un combat perdu d’avance, comme l’annonce le squelette muni d’une faux. Celui-ci précipite les hommes paniqués dans une trappe flanquée d’une croix, dont la forme allongée rappelle celle d’un cercueil. Au centre de cette scène foisonnante de détails terrifiants, d’autres squelettes se livrent à une pêche aussi miraculeuse que macabre… Tremblez, pauvres pêcheurs !

Huile sur bois • 117 x 162 cm • Coll. Museo del Prado, Madrid / Photo Josse / © Leemage

Peter Paul Rubens, La Descente en Enfer des Damnés
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Peter Paul Rubens, La Descente en Enfer des Damnés, 1620

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Tombés du ciel

Des morts, comme s’il en pleuvait ! Rubens, qui a déjà peint le Grand et le Petit Jugement dernier, s’intéresse ici au sort des réprouvés, qui, dégringolant des hauteurs célestes sont condamnés à l’enfer, un gouffre peuplé de terrifiants démons. Une composition verticale qui rappelle La Chute des damnés du Flamand Dirk Bouts.

Huile sur bois • 288 × 225 cm • Coll. Alte Pinakothek, Munich / © Akg-images / Photo Erich Lessing

Théodore Géricault, Scène de déluge
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Théodore Géricault, Scène de déluge, vers 1818

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Divine colère

C’est une scène qui annonce toute la puissance dramatique du Radeau de La Méduse, chef-d’œuvre que Théodore Géricault peint la même année. Alors que le ciel sombre semble s’abattre implacablement sur la Terre, le peintre représente ici la détresse des survivants d’un déluge, qui s’accrochent désespérément à un minuscule rocher… Au loin, une lumière aussi surnaturelle qu’angoissante ne laisse pas beaucoup d’espoir quant au sort des malheureux.

Huile sur toile • 97 x 130 cm • Coll. musée du Louvre, Paris / © RMN-Grand-Palais / Photo Michel Urtado

John Martin, Le Pandémonium
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John Martin, Le Pandémonium, 1841

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La cité ardente

« Mieux vaut régner en Enfer que servir le Ciel », écrivait en 1667 John Milton dans son célèbre poème épique Le Paradis perdu, dont s’est ici inspiré le peintre anglais John Martin. Le Pandémonium, la capitale des Enfers imaginée par John Milton (figure majeure du romantisme noir en Angleterre), est ici représenté en cité cauchemardesque entourée par les flammes. À droite, Satan, dont l’armure luit dans le chaos, veille sur les ténèbres et convoque son armée tandis qu’un éclair déchire l’obscurité du ciel. Digne d’une superproduction hollywoodienne !

Huile sur toile • 23 cm x 185 cm • Coll. musée du Louvre, Paris / Heritage Images / Fine Art Images / © Akg-images

Samuel Colman, Veille d’Apocalypse
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Samuel Colman, Veille d’Apocalypse, 1836-1838

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Le jour d’avant

Samuel Colman, tout comme John Martin, a fait des représentations apocalyptiques sa spécialité. Il livre ici une vision surnaturelle de la fin de l’humanité, qui s’effondre telle un château de cartes. Rien ne résiste à la puissance destructrice de l’apocalypse, pas même les arts, nous rappelle Samuel Colman, qui a placé au centre de la toile une lyre et un tableau bientôt dévorés par les flammes.

Huile sur toile • 137 x 199 cm • Coll. Brooklyn Museum, New York / DR

William Blake, The Great Red Dragon and the Woman Clothed in Sun
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William Blake, The Great Red Dragon and the Woman Clothed in Sun, 1803-1805

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Dragon rouge

Figure majeure du romantisme noir, le peintre, graveur et poète anglais William Blake réalise, au début du XIXe siècle, une centaine d’aquarelles illustrant les livres de la Bible. Quatre d’entre elles sont consacrées au Grand Dragon Rouge de l’Apocalypse, qui prend sous son pinceau les traits d’une créature fantastique anthropomorphe. Les ailles déployées, il enserre sa proie avec sa queue : une jeune « femme vêtue de Soleil », enceinte, dont il s’apprête – comme le raconte le récit biblique – à dévorer l’enfant…

Aquarelle • 43,7 x 34,8 cm • Coll. Brooklyn Museum / © Akg-images

Arnold Böcklin, La Peste
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Arnold Böcklin, La Peste, 1898

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Peste noire

La peste, symbole de justice divine, est l’une des armes de prédilection du dernier des quatre cavaliers de l’Apocalypse, la Mort. Si celle-ci est décrite dans le récit de Saint Jean comme chevauchant un cheval de couleur pâle, Arnold Böcklin la représente en 1898 armée d’une faux et montant une créature dont l’allure rappelle celle du dragon de William Blake. Partout où elle passe, la grande faucheuse sème la panique et la désolation, comme dans cette petite ruelle où les habitants sont terrassés par la maladie.

Tempera sur bois • 149,8 x 105,1 cm • Coll. Kunstmuseum, Bâle / © Bridgeman Images/Leemage

George Grosz, Explosion
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George Grosz, Explosion, 1917

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Cauchemar explosif

L’explosion a tout fait voler en éclats, la ville et, surtout, les hommes, dont on distingue, au premier plan, les jambes ou les bras peints en gris comme s’ils étaient couverts de cendres. Avec George Grosz, l’Apocalypse devient réalité. Profondément marqué par la Première Guerre mondiale et victime d’hallucinations cauchemardesques qui lui valent plusieurs séjours en hôpital psychiatrique, l’artiste traduit dans cette composition féroce où les lignes et les plans s’enchevêtrent, toute sa désillusion et sa révolte. On entendrait presque le bruit des obus résonner au loin…

Huile sur panneau • 47,8 x 68,2 cm • Coll. Museum of Modern Art, New York / © Scala

Jake & Dinos Chapman, Fucking Hell
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Jake & Dinos Chapman, Fucking Hell, 2008

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Apocalypse contemporaine

Cadavres en décomposition, chiens féroces, squelettes, horde de nazis, membres du Ku Klux Klan… Tout ce beau monde s’est donné rendez-vous dans Fucking Hell, une installation des frères Chapman qui dérange autant qu’elle fascine. À la fois grotesque et terrifiante, elle regorge de détails ultra réalistes et morbides. Présentée dans neuf vitrines arrangées en forme de croix gammée, l’œuvre questionne le monde contemporain gangréné les guerres et les fanatismes.

Techniques mixtes • Coll. particulière / © Afp / © Adagp, Paris 2019

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