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BiodiversitéLa chasse à l'ortolan a décimé l'espèce en Europe

Le passereau est illégalement chassé en France.

Le bruant ortolan a connu un déclin massif de ses effectifs en Europe occidentale, principalement à cause de la chasse traditionnelle qu'il subit en France. C'est ce que révèle une étude d'une équipe internationale, avec la participation de l'Université de Berne.

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Illégalement chassé

Les derniers résultats publiés dans la revue «Science Advances» montrent que la chasse traditionnelle à l'ortolan dans l'ouest de la France explique plus de 50% du déclin de l'espèce en Europe de l'Ouest et du Nord, indique mercredi l'Université de Berne dans un communiqué.

Considéré comme une délicatesse gastronomique, ce passereau a connu un déclin massif de ses effectifs en Europe depuis des décennies, précise l'étude. Pour les organisations de protection de la nature et de la biodiversité, l'ortolan est une espèce au bord de l'extinction en Europe occidentale.

Illégalement chassé en France, la Commission européenne a exigé en 2016 que l'Etat français mette fin à cette pratique. Ce dernier a ainsi décidé d'attribuer un statut de protection strict à l'ortolan, soit d'interdire la chasse traditionnelle.

Il a aussi été demandé aux braconniers de cesser leurs pratiques. La plainte contre la France a été retirée dans la foulée. «Espérons que cette décision politique entraîne vraiment la fin de ces pratiques d'un autre âge et que l'espèce reprenne du terrain en Europe occidentale et septentrionale», note Raphaël Arlettaz, professeur à l'Institut d'Ecologie et d'Evolution de l'Université de Berne.

Populations décimées

Des 17 millions d'ortolans actuellement recensés à travers l'Europe, environ 300'000 migrent chaque automne en empruntant une voie passant par l'ouest de la France. Le prélèvement de 30'000 oiseaux chaque année dans cette région dans les années 1990 s'est donc avéré «considérable», relève l'étude.

Les ortolans qui empruntent cette voie migratoire nichent dans le nord de l'Europe, notamment en Scandinavie. Les effectifs y ont rapidement décliné, beaucoup plus que dans le reste de l'Europe.

Entre 2000 et aujourd'hui, les effectifs d'ortolans ont encore régressé de 30%, alors que la population était déjà au plus bas, s'inquiètent les scientifiques. En comparaison, le déclin des autres populations a avoisiné 10-20% sur la même période.

«Selon nos estimations, les prélèvements illégaux en France, ainsi qu'ailleurs dans le bassin méditerranéen, expliquent l'essentiel du déclin dramatique de l'ortolan en Europe occidentale et septentrionale sur le long terme (-80%)», poursuit Raphaël Arlettaz.

En Suisse, l'ortolan était encore répandu dans les vallées alpines et dans le bassin genevois vers 1978-1979. Le dernier mâle territorial de Suisse, solitaire, a été observé en 2016 en Valais central.

Mandat ministériel

Le consortium international d'étude sur l'origine géographique et les tendances démographiques des ortolans a été mis sur pied par le Muséum national d'histoire naturelle de Paris - en collaboration avec les sociétés de chasse locales - mandaté en 2012 par le Ministère français de l'environnement.

Le consortium a collaboré avec Raphaël Arlettaz, qui a mené des recherches sur l'espèce en Suisse. Les scientifiques ont capturé des ortolans dans toute l'Europe, les ont marqués et suivis pendant quatre ans grâce à des microbalises.

Ce dispositif leur a permis de reconstruire leurs mouvements migratoires. Sur cette base, ils ont estimé la taille des différentes populations, leur évolution démographique dans le temps, ainsi que leurs voies migratoires et leurs zones d'hivernage.

ats