SANTÉ Médicaments : vers une pénurie de corticoïdes en France ?

Les corticoïdes sont difficiles à trouver en France depuis plusieurs semaines, alertent des médecins. L’Agence du médicament veut rassurer.
L'Est Républicain - 23 mai 2019 à 17:50 | mis à jour le 23 mai 2019 à 21:31 - Temps de lecture :
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Photo d'illustration Julio PELAEZ
Photo d'illustration Julio PELAEZ

Il est de plus en plus difficile d'en trouver en pharmacie. Depuis quelques semaines, la France fait face à une pénurie de corticoïdes, ces médicaments à base de cortisone, affirment les médecins. Il s'agit notamment du Solupred, du Cortancyl, du Celestene, du Quenacort et du Diprostene.

Mi-mai, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) faisait part de "difficultés d’approvisionnement" de prednisone et de prednisolon auprès des laboratoires. "On n’est pas dans une situation de pénurie. Il n’y avait pas zéro médicament", a assuré ce jeudi la directrice générale adjointe de l’ANSM à Ouest-France.

Une pétition adressée à la ministre de la Santé

Mais pour les médecins, les corticoïdes sous toutes leurs formes semblent désormais manquer. Le Professeur Francis Berenbaum, chef du service de rhumatologie à l'Hôpital Saint-Antoine de Paris, a lancé mercredi une pétition adressée à la ministre de la Santé Agnès Buzyn pour demander des solutions rapidement.

"Certains patients sont obligés de faire dix pharmacies pour trouver leurs comprimés. Les ruptures de stock sont de plus en plus profondes et elles concernent tous les corticoïdes : prednisone, prednisolone, produits pour infiltration...", explique le Pr Berenbaum à francetvinfo.

L'alerte a également été relayée par le Syndicat national des médecins rhumatologues (SNMR).

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"Le 31 juillet 2019, avec l’accord de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament, le laboratoire BMS retirera le KÉNACORT® 40 mg et 80 mg du commerce. Cette nouvelle consternante survient alors que le Diprostène®, commercialisé par le laboratoire MSD, est en rupture de stock et "serait" au mieux à nouveau distribué en juillet, voire en début d’année 2020…", écrit de son côté le SNMR dans un communiqué.

"Des retards dans la production des spécialités"

Mi-mai, l'ANSM expliquait que les difficultés d'approvisionnement étaient principalement liées "à des retards pris dans la production des spécialités, en particulier à l’étape de leur fabrication". Elle avait alors demandé "de limiter l'utilisation de ces spécialités aux situations où elles sont médicalement indispensables et sans alternatives" et les fabricants s'étaient engagés à puiser dans les stocks des autres États européens où les corticoïdes ne sont pas en pénurie.

L'ANSM note désormais qu'il n'est plus nécessaire de restreindre l’utilisation des corticoïdes par voie orale à base de prednisone et de prednisolone.

"La cortisone est le traitement de base pour de nombreux patients avec des maladies inflammatoires de toutes sortes, dont certaines peuvent être graves", rétorque auprès de francetvinfo le Pr Berenbaum, selon qui "les corticoïdes, ce sont des médicaments qui ne coûtent rien : les laboratoires qui les commercialisent n’ont pas un grand intérêt à investir pour qu’il y ait un suivi et un réapprovisionnement rapide de ces spécialités".