Bobigny-Le Mesnil-Amelot : il avale un coupe-ongles pour échapper à son expulsion

Au centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), un ressortissant cap-verdien a eu ce geste désespéré alors qu’il allait être expulsé du territoire français. Il a dû être hospitalisé à Bobigny.

 Le centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot.
Le centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot. LP/Remy Calland

    Un ressortissant Cap-Verdien d'une trentaine d'années a tenté l'impossible pour échapper à son expulsion du territoire français. Mercredi 15 mai, sachant qu'il allait être présenté à l'embarquement, il n'a pas hésité à avaler un coupe-ongles.

    Il se trouvait au centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne). Pour la préfecture, il y avait urgence à mettre en œuvre la procédure. « Il avait totalisé 87 jours d'enfermement, sur un maximum légal de 90 jours depuis le 1er janvier », précise Nicolas Pernet, responsable régional « rétention » à la Cimade, qui intervient dans huit CRA.

    Sous le coup d'une OQTF depuis l'automne

    Auparavant, la durée de rétention était de 45 jours. Le Capverdien était sous le coup d'une OQTF, une obligation de quitter le territoire français, prononcée à l'automne 2018. « Il y avait déjà eu quatre tentatives d'expulsion », ajoute la Cimade. Ce qui est assez étonnant. À partir de la deuxième ou de troisième fois, des méthodes plus contraignantes sont employées ».

    À la suite de ce geste désespéré, le trentenaire avait été hospitalisé le lendemain à l'hôpital Avicenne, à Bobigny. L'objet ingéré était muni de lames qui risquaient d'occasionner de graves lésions. Une intervention chirurgicale a été nécessaire pour extraire le coupe-ongles, avant le retour au CRA.

    Il a finalement bien été expulsé

    Finalement, dimanche dernier, la procédure d'expulsion a été mise à exécution. L'homme avait épuisé tous ses recours. « La dernière arme dont ils disposent est souvent l'automutilation et même la tentative de suicide. Ce sont des cas tristement classiques », souligne Nicolas Pernet. Qui relève que ces actes « sont en hausse depuis l'allongement de la durée de rétention ».

    En 2017, 14 859 expulsions ont été exécutées.