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Les derniers mondes perdus sur terre, des Eden à protéger

Biodiversité
© Pixabay

Evrard Wendenbaum est un explorateur des temps modernes. Aujourd'hui des instruments high-tech ont remplacé gourde et boussole. Sportif et grimpeur, c'est en parcourant Google Earth qu'il trouve sa vocation. Il s'aperçoit que quelques lieux restent encore vierges d'intrusion humaine. Des massifs denses et inaccessibles, où même les populations locales ne s'aventurent que rarement... Evrard décide de découvrir ces paradis. Savoir que ces lieux intacts sont menacés par les industries environnantes le fait aller plus loin : il lutte à présent pour leur préservation.

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MATAROMBEO

Sur la branche sud-est de l’île de Sulawesi, au cœur de l’archipel indonésien, se développe un massif montagneux isolé et extrêmement compliqué d’accès, d’environ 1 000 km2 avec un sommet éponyme culminant à 1 500 mètres d’altitude. Voici ce que m’apprennent quelques amis au détour d’une conversation scientifique. Leurs propos sont à dessein. Nous avons déjà partagé une ou plusieurs missions scientifiques dans le massif du Makay à Madagascar : ils savent précisément ce que je cherche. Ils savent aussi que ces quelques mots suffisent.

De retour devant l’ordinateur, me voilà plongé dans les images de Google Earth, à la recherche de publications scientifiques et de cartes topographiques, géologiques et administratives. Je ne trouve pas grand-chose et c’est tant mieux. Le coin semble bien être une terra incognita, un de ces trop rares endroits sur notre planète où l’homme n’a pas mis les pieds, ou tout au moins sur lesquels il n’a pas encore eu d’impact.

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Voilà qui attise un peu plus ma curiosité. D’autant que ce massif se situe au beau milieu d’une zone particulièrement intéressante en termes de diversité biologique, une zone de transition entre les régions du Sud-Est asiatique et de la Nouvelle-Guinée appelée Wallacea, en hommage au professeur A.R. Wallace. Ce dernier étudia cette région et, rendu aux mêmes conclusions que Charles Darwin sur les processus qui guident l’histoire évolutive des espèces, lui adressa un courrier en 1858, qui eut pour effet d’accélérer la publication de sa magistrale théorie. Les conditions et événements géologiques ont favorisé une importante diversification de la flore et de la faune dans cette région du monde qui présente un exceptionnel taux d’endémisme. Et au regard de cette biodiversité et des menaces qui pèsent sur cette dernière, elle constitue l’un des 34 hotspots de la biodiversité planétaire, les endroits où les efforts de conservation doivent être les plus importants.

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Et comme si ça ne suffisait pas, je découvre que ce massif est calcaire. Or, sous les tropiques, où les précipitations sont abondantes et les températures élevées, les calcaires sont largement érodés et forment des karsts caractérisés par une topographie particulièrement tourmentée. Les massifs karstiques sont connus pour être les zones les plus riches de la planète en termes de diversité biologique. En quelques instants, ce coin perdu du monde est passé de l’anonymat au statut de cible prioritaire de mon projet d’exploration, d’étude et de conservation des dernières terres inexplorées de la planète. Le nom de cette fabuleuse réserve du vivant ? Matarombeo.

Mon ami scientifique Jean-Michel Bichain, notre interprète indonésien Edwin et moi-même, sommes ici en reconnaissance pour une future mission scientifique dans le cadre de ce projet dénommé «Lost Worlds ».

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UN BIVOUAC AU PARADIS

Ce soir, nos tentes sont installées sur une berge de galets couverts d’une fine et grisâtre couche d’algues séchées. Nous signifiant on ne peut plus explicitement une submersion régulière, cet indice aurait dû nous faire préférer un autre emplacement de bivouac. Mais ce soir, notre état de fatigue – le mot juste serait plutôt l’épuisement – est tel que nous n’avons plus la moindre intention de bouger.

Même si nous sommes à la merci de la montée de la rivière Lalindu, le site est enchanteur. Le cours d’eau paisible tourne doucement autour de notre petit îlot rocailleux et s’accélère en un petit rapide créant de belles et lisses ondes aux formes généreuses ainsi qu’une musique aussi douce que rassurante. Tout autour de nous, la forêt déborde. Comme poussés par une force mystérieuse, les arbres les plus proches de l’eau semblent se maintenir debout au prix d’efforts fabuleux. Penchés, voûtés, parfois littéralement couchés au-dessus des flots, ils ne résistent que grâce à un système racinaire tentaculaire. Des branchages, des algues et parfois même des troncs coincés, visibles à plus de 5 mètres de hauteur dans le feuillage, nous laissent imaginer la force et la violence des crues de cette rivière que nous nous apprêtons à descendre pour la première fois. Plus loin, derrière un premier rideau végétal de quelques dizaines de mètres, une muraille rocheuse verticale apparaît au travers de la brume.

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Sur la falaise, nous apercevons un macaque solitaire. Il progresse avec une déconcertante facilité, passant en un bond nonchalant de minuscules vires suspendues aux branchages des grands arbres avoisinants. Veut-il nous faire passer un message ? À nous qui venons de mettre deux jours pour franchir laborieusement 800 mètres à vol d’oiseau et qui n’en sommes sortis vivants que par chance ? On dit que le singe est l’animal le plus proche de l’homme. À cet instant, j’avoue avoir surtout le sentiment qu’il nous est bien supérieur.

Il y a quelques heures, perdus et assoiffés, nous errions au beau milieu de la forêt, avec à l’esprit quelques pensées morbides. Que faisions-nous dans ce guêpier ? Pour le comprendre, il nous faut revenir 24 heures en arrière.

UN COURS D’EAU DISPARAÎT

Après quelques belles journées d’exploration, nous longions rapidement le massif sur nos petits packrafts portés par le courant de la rivière Matarombeo. La descente était paisible et agréable. Elle nous permettait de réaliser de nombreuses observations, les animaux ne nous entendant pas arriver. Ainsi croisions-nous régulièrement des cerfs locaux appelés rusa, des babis (cochons sauvages) mais aussi et surtout, en nombre, des hydrosaures. Véritables reliquats de la préhistoire, ces reptiles de belle taille, (jusqu’à un mètre) se servent de l'extraordinaire cadence de pédalage de leurs pattes arrières pour courir sur l'eau afin d'échapper à leurs prédateurs, à la manière du basilic. Mais le plus souvent perchés sur des branches ou des rochers ensoleillés en bord de rivière, ils se laissent tomber comme des pierres à la venue du moindre danger. Parfaitement confondus dans le décor, on ne les voit généralement pas. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le plongeon soudain d’une bête de cette taille à quelques centimètres du bateau surprend.

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Nous voguions donc quand tout à coup, un affluent, puis un autre, et d’autres encore sont apparus sur la rive gauche. Rien d’anormal jusque-là, excepté que ces cours d’eau successifs n’apportaient pas d’eau mais nous en prenaient. Ainsi plus nous avancions, plus le niveau d’eau baissait et plus le lit devenait étroit. Nous sommes restés incrédules pendant quelques minutes. Et l’explication nous fut brutalement servie sur un plateau. Au bout d’une sorte de canal de glaise où nous prenions de la vitesse, et où il nous était tout bonnement impossible de nous arrêter – une véritable piste de bobsleigh aquatique – nous fûmes stoppés nets sur un immense tas de bois morts. L’eau, elle, s’engouffrait entre les mailles du filet et disparaissait dans le noir avec force et fracas. Sans ce filtre naturel, nous aurions fini nous aussi notre course dans les entrailles du massif. C’est ce qu’on appelle une perte. Les affluents observés sur le dernier kilomètre n’en étaient donc pas. Il s’agissait plutôt de diffluents – beaucoup plus rares – qui disparaissaient tous les uns après les autres dans des pertes, captant et se répartissant tout le débit de la rivière Matarombeo.

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LES PIÈGES DES KARSTS TROPICAUX

Nous étions à moins d’un kilomètre de notre objectif de bivouac, celui où nous avons fini par arriver ce soir, quand soudain se dressa devant nous une paroi verticale de quelques dizaines de mètres de haut. Après une courte pause, le temps de regarder une énième fois la photo satellite, de dévorer une barre de céréales et de plier nos bateaux, nous nous mîmes en route pour une petite promenade de quelques dizaines de minutes, du moins le pensions-nous.

Malheureusement, cette falaise n’était que l’arbre qui cache la forêt. Derrière elle nous attendait un exemple type de ce qu’on appelle un karst mature, soit une formation rocheuse où plus de roche a été érodée qu’il n’en reste. Un peu comme un emmental qui aurait plus de trous que de fromage. Un rêve de spéléologues en somme, car cela crée des réseaux souterrains fantastiques jusqu’au plus profond du massif. Mais en surface, cette érosion extrême produit des formes architecturales invraisemblables, des tours, des pics acérés, des gouffres béants souvent cachés sous un matelas de feuilles et de mousses, comme des crevasses sur un glacier, des ponts suspendus, des arches aériennes, bref, un véritable chaos de roches instables, fragiles et tranchantes. Il faut ramper, grimper, installer des mains courantes, sauter, glisser le long de troncs ou encore marcher en équilibre sur des réseaux de racines suspendus au-dessus du vide. Aucune erreur n’est permise.

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Aussi avancions-nous, contraints par les obstacles à franchir, sans pouvoir suivre le moindre cap. Et la promenade de quelques minutes se transforma en une interminable galère. Arrivés à la tombée du jour sur une jolie petite terrasse forestière suspendue, nous avons installé nos tentes. L’endroit aurait été paradisiaque si l’eau n’était pas venue à manquer. Mais voilà un paradoxe extraordinaire des massifs karstiques tropicaux : s’ils sont de ceux qui reçoivent les plus importantes précipitations au monde, vous pouvez y mourir de soif. Véritables passoires naturelles, ils ne permettent pas à l’eau de ruisseler. Ils la captent partout où elle tombe, la font disparaître dans les abîmes et rejoindre des collecteurs qui forment parfois des débits impressionnants, mais que nul ne peut atteindre.

C’est donc la gorge sèche et inquiets que nous nous sommes couchés. Inquiets parce que sous ces latitudes, l’air étant saturé d’humidité et la température relativement importante, on transpire énormément et on se déshydrate en quelques heures. Inquiets aussi parce que d’après le GPS, en 6 h d’efforts, nous n’avions parcouru que 400 m à vol d’oiseau.

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La nuit, le silence ne fut troublé que par les impacts des gouttes d’eau tombant de la canopée, quelques courses-poursuites de lézards dans les feuilles, quelques cigales dans les hautes branches ainsi qu’une minuscule grenouille coincée entre nos deux toiles de tente. Si on ne les voit guère, les animaux ont clairement une part importante dans l’atmosphère magique des lieux.

Dès le lever du jour – l’heure de gloire des oiseaux si l’on en croit nos oreilles inondées de chants tantôt stridents, tantôt gutturaux, tantôt rythmés, tantôt plaintifs – nous sommes repartis afin de profiter de la relative fraîcheur du matin. La machette n’était heureusement pas nécessaire. Soudain, un vacarme de cris au-dessus de nos têtes, suivi de battements d’ailes sonores, nous ont surpris. Seul le calao, le roi des oiseaux de ces lieux, avec sa couronne colorée sur la tête, pouvait se permettre de tels écarts. Cet oiseau est tellement bruyant qu’on se demande si ce n’est pas fait exprès. Exubérant par sa forme comme par son comportement, il semble n’avoir peur de rien.

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Nous avons débouché deux heures plus tard sur un point haut et contemplé notre misérable situation. Alors que nous espérions voir enfin la rivière, nous n’avons vu qu’un gouffre puis, plus loin, une autre falaise parfaitement identique à celle sur laquelle nous nous trouvions. Croyant percevoir en contrebas le chant d’une cascade, nous avons entamé à la hâte une série de rappels et atterri quelques minutes plus tard dans le fond de ce que l’on appelle une doline, une sorte de fosse d’effondrement créée par l’érosion souterraine. Mais l’espoir n’aura été que de courte durée car si nous n’avions pas rêvé, si le bruit sourd d’une petite cascade se faisait bien nettement entendre, l’eau était introuvable, invisible, souterraine. À partir de ce moment, je n’ai plus entendu un rire ni même le moindre son de la voix d’Edwin. En revanche, j’ai vu la terreur dans ses yeux. Celle de ne pas pouvoir sortir de là vivants. Nous étions comme pris au piège.

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Après quelques minutes d’errements au pied de ces falaises, un tronc d’arbre miraculeusement incliné nous permit de dépasser la base déversante de la falaise et d’atteindre une partie plus franchissable. Non loin de la sortie, alors que j’attrapais une racine, une petite vipère surgit à quelques centimètres de mon visage et manqua de me faire faire le grand saut.

Plus haut, arrivant sur un nouveau petit col où l’on entendait clairement la rivière, je suis parti en courant, persuadé que nous étions arrivés au bout de nos peines. Pourtant, arrivé au bord de l’eau, je suis resté abasourdi quelques minutes. La rivière sous mes yeux n’était autre que celle que nous avions quittée la veille et les traces de pas sur les berges étaient les nôtres. Ces dernières vingt-quatre heures, nous n’avions fait que tourner en rond.

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L’AVENTURE OU LES BIENFAITS DE L’IMPRÉVU ET DE L’INCONFORT

Reprenant nos esprits à l’aide de quelques litres d’eau engloutis sans attendre l’effet des pastilles purificatrices, nous avons décidé de chercher et de suivre les traces des plus gros animaux de la région, le cerf et le babi toujours, mais aussi l’anoa – le plus petit bovidé du monde, une espèce méconnue – et le babiroussa, ce cochon sauvage aux deux paires de défenses situées sur le museau, si difficile à observer. Ne pouvant pas franchir de falaises, ces animaux-là avaient sûrement trouvé et marqué les itinéraires les plus évidents. En effet, pressés, nous étions passés la veille à quelques mètres d’une de ces sentes. En en suivant une, nous avons rejoint la berge d’où j’écris ce soir en seulement une heure.

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Au-delà de l’intérêt scientifique de notre escapade, je crois bien que c’est cela que je cherche en venant ici. Je n’étais pas destiné à m’intéresser à la biodiversité tropicale. Cela ne m’attirait d’ailleurs pas spécialement.

Quelle que soit sa forme, ce que je cherchais était l’aventure. Or celle-ci, au sens où je l’entends, ne peut véritablement exister que dans l’inconnu. L’aventure est liée à la notion d’exploration, une expérience de vie qui a, entre autres bienfaits, celui de nous ramener les pieds sur terre et de nous rappeler la vérité suivante : nous ne sommes ni plus ni moins que des animaux. Des animaux qui ont construit un monde qui leur est confortable et dans lequel ils sont quasi exclusivement prédateurs, mais qui, sortis de ce confort, se transforment en proie et doivent faire appel à des sens et des compétences enfouis, sinon disparus. C’est en partie cela que je suis venu trouver ici, cet état d’alerte maximal. Car prendre conscience de sa propre fragilité, c’est ne plus voir la vie comme la normalité mais la ressentir comme une opportunité et vouloir en profiter pleinement.

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Cette sensation de vulnérabilité dans un environnement qui n’est pas le nôtre amène aussi à voir chaque espèce comme son égal, y compris la mouche ou le ver de terre, à porter un regard admiratif sur les plantes, les animaux, les champignons, à s’intéresser à tout ce qui compose le monde vivant, à tenter de le lire et de le comprendre, et bien sûr à s’en émerveiller, comme les enfants savent le faire, instinctivement.

L’exploration conduit à montrer le plus grand respect pour ce qui nous entoure, non par crainte mais par amour. Un respect qui devrait aller de soi pour cette nature qui nous permet de respirer, de boire, de manger, bref... de vivre.

UNE NATURE EN SURSIS

Nul besoin d’aller loin pour constater que la voie de l’homme dans la nature n’est plus, depuis longtemps, celle du respect. Il y a seulement quelques jours, lorsque nous avons débarqué pour la première fois aux abords du massif de Matarombeo et que nous croyions ne rien y trouver si ce n’est une forêt primaire, nous avons découvert avec stupeur l’ampleur des dégâts.

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Une bonne moitié de la vallée était déjà couverte d’une monoculture de palmiers à huile et devait donc recevoir des épandages réguliers de pesticides. L’autre, en cours de défrichement à grands coups de brûlis et d’arrachages au bulldozer, ressemblait à un champ de bataille. Des milliers de troncs noirâtres et encore fumants au sol, comme autant de cadavres dans une fosse commune.

Et comme si cela ne suffisait pas, on entendait en permanence et de toute part un bruit qui donne la nausée, celui des tronçonneuses en action.

Un peu plus tard, dans un campement de collecteurs d’huile de palme, nous avons aperçu en cage un minuscule tarsier, un des plus petits primates du monde, mesurant à peine 15 centimètres, sorte de Gremlin aux grands yeux et aux grandes oreilles. L’animal avait été trouvé et recueilli quelques heures plus tôt pendant qu’était détruit son habitat, comme déjà plus de 30 % des habitats naturels d’Indonésie.

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Ainsi, alors que nous pensions que sa situation géographique et sa géomorphologie le protégeaient, nous avons réalisé brutalement que le massif de Matarombeo était en fait immédiatement menacé, et que son statut de monde perdu n’allait pas perdurer bien longtemps. Et le même constat peut malheureusement être tiré partout sur notre planète, notamment sous les tropiques.

Mon vœu le plus cher est que l’homme soit capable de prendre la mesure de l’importance de ces sanctuaires de vie sauvage pour sa propre survie. Qu’il fasse le choix de leur protection avant de s’y intéresser pour des raisons mercantiles, c’est-à-dire avant qu’il ne soit trop tard. C’est le combat du profit futur sur le profit immédiat, de la précaution sur la précipitation. C’est la raison d’être de mon association Naturevolution.

Cet article de Evrard Wendenbaum est extrait de la revue RELIEFS. Ce troisième numéro est consacré aux "Tropiques" avec un entretien de Francis Hallé, les derniers Eden sur terre, Thomas Pesquet à bord de la station spaciale internationale, le voilier Tara en route vers le Pacifique... 192 pages, prix : 19,99 €, disponible actuellement chez les marchands de journaux.

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