La galère des familles monoparentales : les mamans solos sont les plus touchées par la précarité
Selon des enquêtes, elles rencontrent plus de difficultés pour trouver un emploi et souffrent d’isolement.
- Publié le 24-05-2019 à 06h46
Selon des enquêtes, elles rencontrent plus de difficultés pour trouver un emploi et souffrent d’isolement. Selon une étude de la fondation Roi Baudouin, 19 % des familles de Belgique sont des familles monoparentales. Une autre étude, datant d’il y a déjà dix ans, indique qu’en Belgique, 20,48 % de tous les ménages avec enfants sont des ménages monoparentaux. À Bruxelles, ces familles représenteraient un ménage sur trois et en Wallonie, une famille sur quatre.
Le nombre de familles monoparentales ne fait qu’augmenter et ces familles connaissent un risque plus élevé de glisser sous le seuil de pauvreté. Sachant que huit parents solos sur dix sont des femmes, l’association féministe Amazones a décidé d’accorder une attention particulière à cette problématique afin de sensibiliser les futurs élus aux difficultés rencontrées par ces mamans.
Selon une enquête réalisée par l’association, les mamans solos sont en effet plus susceptibles que les autres de souffrir de burn out, de dépression et d’isolement. Elles rencontrent également plus de difficultés pour s’insérer sur le marché du travail. Les employeurs rechignent en effet à engager des mamans célibataires, de crainte qu’elles manquent de flexibilité et s’absentent plus régulièrement pour s’occuper de leurs enfants en cas de maladie, par exemple.
Outre leurs difficultés à trouver un emploi stable, les mamans solos subissent aussi plus souvent que les autres des violences de la part de leurs ex-partenaires. "Les enfants sont souvent instrumentalisés par l’ex-partenaire pour contrôler et piéger les mères. Par ailleurs, les pères démissionnaires restent impunis face à leur déresponsabilisation, ce qui fait peser sur les épaules des mères une très lourde charge mentale", indique Amazones.
Dans un mémorandum spécialement consacré aux familles monoparentales, l’association avance une série de propositions concrètes pour leur faciliter la vie. Elle suggère entre autres de leur proposer des logements sociaux prioritaires et d’offrir des aides à la location et à l’achat, de faciliter le télétravail, d’encourager les services de baby-sitting, d’augmenter les places en crèches publiques (pour la liste complète de leurs revendications, voir le site internet www.amazone.be).
"Sans le soutien des autorités publiques, les mères solos sont obligées de se débrouiller en faisant appel à un réseau familial ou amical dont parfois ou souvent elles ne disposent pas. Les femmes qui n’ont pas d’entourage pour les soutenir sombrent très rapidement vers l’isolement et la précarité. Il est temps que la monoparentalité soit une priorité pour tous les partis démocratiques belges, et que les programmes électoraux ne s’en servent pas pour attirer des électeurs mais au contraire comme un vrai projet de société inclusif", indique l’organisation.