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L'éducation, un « short » ministériel taille XL pour Benoît Hamon

Sa feuille de route officieuse pourrait bien lui demander de se contenter d'écrire les décrets d'application de la loi d'orientation élaborée par son prédécesseur Vincent Peillon.

Par  et

Publié le 02 avril 2014 à 11h51, modifié le 02 avril 2014 à 12h38

Temps de Lecture 3 min.

Benoît Hamon, le 17 mai 2013.

Ces derniers mois, Benoît Hamon s'estimait à l'étroit au ministère délégué à l'économie sociale et solidaire et à la consommation. « Il trouve que Hollande lui a donné un short trop petit dans l'équipe du gouvernement », plaisantait un cadre socialiste. En privé, ce quadra, fan de rugby, hésitait entre trois futurs possibles: soit un «short» ministériel taillé plus grand, soit la tête du PS, soit briguer la présidence de la région Ile-de-France en 2015. Ce sera donc le «short» taille XL.

Mercredi 2 avril, Benoît Hamon a quitté Bercy pour un ministère élargi de l'éducation nationale, du supérieur et de la recherche. L'ancien leader étudiant contre la loi Devaquet en 1986 devient le patron des profs. Sa nomination était en préparation depuis quelques mois. En novembre, son action auprès des syndicats étudiants et lycéens lors de l'affaire Leonarda avait été remarquée par l'Elysée. Depuis, il a rencontré Bernadette Groison, la secrétaire générale de la FSU, première fédération de l'éducation, en début d'année. Et la semaine dernière, des proches du nouveau ministre ont laissé quelques messages à des ténors du monde éducatif.

Lire l'article Article réservé à nos abonnés Benoît Hamon, solidaire du gouvernement mais critique dans le parti

Pourquoi Benoît Hamon? Il a fait toute sa carrière au Parti socialiste – sauf quelques années passées à l'institut de sondages Ipsos au début des années 2000 – est classé à l'aile gauche du PS. Et puis ces derniers mois, MM.Valls et Hamon ont passé un «gentlemen agreement» après s'être longtemps combattus dans l'appareil socialiste. «A l'automne, Valls a compté ses forces. Hamon était présent, Peillon non», confie un observateur. Par ailleurs, placer un ministre estampillé «gauche socialiste» dans un corps enseignant n'est pas insensé.

UN POSTE À HAUTS RISQUES

Breton de naissance, une enfance passée en partie au Sénégal, M.Hamon est entré au PS dans les années 1980 par la porte rocardienne. Il devient en 1993 le président du Mouvement des jeunes socialistes (MJS), une organisation qu'il tient toujours à sa main. Conseiller de Martine Aubry au ministère de l'emploi sous le gouvernement Jospin, il glisse peu à peu vers l'aile gauche du PS avec Henri Emmanuelli. En 2003, il fonde le Nouveau Parti socialiste avec ses amis d'alors, Vincent Peillon et Arnaud Montebourg.

Mais l'amitié tactique ne dure pas et le NPS éclate deux ans plus tard. «Noniste» en 2005, il soutient Laurent Fabius, mais devient porte-parole du premier secrétaire du PS François Hollande après le référendum sur l'Europe. Candidat à la direction du parti au congrès de Reims en 2008, il rallie Martine Aubry contre Ségolène Royal. En 2011, il ne concourt pas à la primaire, laissant le champ libre sur le flanc gauche du parti à M.Montebourg. Partisan de MmeAubry, il a néanmoins été nommé ministre par M.Hollande dans le gouvernement Ayrault, et son courant au PS, Un monde d'avance, a intégré la direction du parti. Elu député des Yvelines en 2012, la liste sur laquelle il était candidat (mais pas en tête) a remporté les élections municipales à Trappes (Yvelines) dimanche.

POSTE À HAUTS RISQUES

Sa feuille de route officieuse à l'éducation pourrait bien lui demander de se contenter d'écrire les décrets d'application de la loi d'orientation élaborée par son prédécesseur, Vincent Peillon, tout en donnant l'illusion que l'éducation et la jeunesse restent prioritaires dans ce gouvernement. Un moyen de ne pas faire de vagues dans ce secteur secoué depuis 2012 par la réforme des rythmes scolaires. Une mission qui consisterait à faire marcher une machine conçue par un autre: veiller à la bonne marche des ESPE, les toutes jeunes écoles du professorat et de l'éducation, mettre une pincée de numérique et s'assurer que la réforme des zones d'éducation prioritaires poursuit son chemin…

Sera-t-il le ministre qui enterrera la promesse présidentielle de recréer 60000 postes dans l'éducation? Voir celui qui reviendra sur les rythmes scolaires? La rue de Grenelle est un poste à hauts risques. M.Hamon le sait qui en plus confiait en privé il y a quelques semaines que «Peillon a quand même un gros bilan, bonne chance à celui qui lui succédera».

Lire : Article réservé à nos abonnés Benoît Hamon, le "planqué" et les couleuvres
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