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Les mères du samedi : 24 ans de lutte pour la justice

TURQUIE -ISTANBUL – Il y a vingt-quatre ans, les mères du samedi descendaient dans la rue pour la première fois à Istanbul pour protester contre la pratique des disparitions forcées.
 
Les mères du samedi à Istanbul sont descendues dans la rue pour la 739ème semaine pour demander où se trouvaient leurs proches disparus sous la garde des forces de l’Etat et pour exiger que les auteurs de ces actes soient jugés.
 
Il y a vingt-quatre ans, le 27 mai 1995, des mères se sont installées pour la première fois sur la place Galatasaray, au centre d’Istanbul, pour protester contre la pratique répandue consistant à tuer des personnes (majoritairement des Kurdes) en détention et à faire disparaître les corps.
 
Selon l’Association des droits de l’Homme (IHD), entre 1992 et 1996, 792 disparitions forcés et meurtres par l’État ont été signalés dans les régions kurdes de la Turquie.
 
Le 25 août 2018, les autorités turques ont annoncé que le gouvernement avait interdit la réunion. Suite à cette annonce, lors de leur 700ème manifestation pacifique, les mères de samedi ont subi des violences policières et plusieurs des participants ont été arrêtés, dont Emine Ocak, une mère de plus de 80 ans. Les femmes et les activistes tiennent donc leur sit-in hebdomadaire dans une petite ruelle en face de la branche d’Istanbul de l’Association des droits de l’Homme (IHD). Chaque semaine, l’identité d’une des personnes disparues est présentée, surtout à partir des années 1990, lorsque l’acte de « disparition » était particulièrement répandu.
 
Aujourd’hui, des discours ont été prononcés à l’occasion du 24e anniversaire, dans lesquels les proches des disparus ont annoncé qu’ils n’abandonneraient jamais leur lutte pour la justice. « Si nous n’abandonnons pas, le bien l’emportera », a déclaré Maside Ocak, dont le frère Hasan Ocak a disparu en 1995 après son arrestation par les forces turques.
 
ANF