Ces innovations créées pour les handicapés qui facilitent la vie de tous

Sans le savoir, nous utilisons quotidiennement des innovations d’abord conçues pour faciliter la vie des handicapés. Tour d’horizon, à l’occasion du Salon handicap qui a lieu mardi, de ces idées qui servent à tout le monde.

 Fabriquer soi-même sa prothèse : c’est ce que propose l’association My Human Kit grâce aux imprimantes 3D.
Fabriquer soi-même sa prothèse : c’est ce que propose l’association My Human Kit grâce aux imprimantes 3D. AFP

    Innover et inventer c'est, le plus souvent, trouver une solution à un problème. Et les personnes handicapées en France peuvent compter sur l'inventivité de nombreuses start-up dont les idées sont présentées le 28 mai à Paris par les exposants du Salon handicap, emploi et achats responsables*. Comme MyEye, une minicaméra intelligente qui se fixe sur une branche de lunettes et permet de lire des textes (le nom d'une rue, un menu au restaurant, un journal…) ou de reconnaître un billet de banque et d'en faire une description vocale aux aveugles, malvoyants et dyslexiques.

    VIDÉO. Et voici les lunettes qui lisent à votre place

    A l'image de MyEye, qui pourrait aussi bien épauler des personnes illettrées ou ne parlant pas la langue du pays où elles se trouvent, l'histoire, même très récente, est émaillée d'exemples d'innovations qui, d'abord imaginées pour un public handicapé, rendent tout autant service à l'ensemble de la population. La télécommande, une idée de Robert Adler, décédé en 2007, était à l'origine destinée à ceux incapables de se déplacer et qui voulaient changer de chaîne. Qui sait aussi que les lunettes « teintées », devenues de soleil, ont d'abord été créées au XVIIIe siècle par un opticien anglais pour aider ses clients à corriger leurs troubles de la vision ?

    Le clavier

    Accessoire indispensable de l'ordinateur, et du smartphone en version virtuelle et tactile, le clavier est un descendant direct de la machine à écrire inventée en 1839 par François-Pierre Foucault. Ce dernier s'est appuyé sur l'idée de son ami Louis Braille, qui venait d'inventer une machine à écrire destinée aux aveugles et capable, grâce à la raphigraphie, d'imprimer des lettres en relief sur du papier, sous forme de points, lisibles à la fois de façon tactile par les aveugles et visuelle par les voyants ne connaissant pas l'alphabet Braille.

    Le téléphone

    C'est grâce à la surdité de sa mère et de son épouse qu'Alexander Graham Bell, qui était professeur de diction et spécialiste de l'élocution, fut poussé à développer ses recherches sur la fabrication d'appareils auditifs et vocaux. C'est à lui que l'on doit le premier brevet, déposé en 1876, du téléphone.

    L'assistant vocal

    La première fonction d'aide vocale sur un smartphone est apparue en 2009 sur l'iPhone 3GS. VoiceOver, c'est son nom, permet aux aveugles et malvoyants d'avoir une description vocale des informations affichées à l'écran. La fonctionnalité devient complète avec l'apparition de Siri, deux ans plus tard à partir de l'iPhone 4S. La fonction vocale est alors à double sens et devient universelle puisque l'utilisateur, handicapé ou valide, peut désormais parler à son smartphone pour lui donner des ordres.

    L'impression 3D

    Si les imprimantes 3D n'ont pas été inventées directement pour les handicapés, ces derniers ont largement contribué à démocratiser cette technologie auprès d'un grand public d'abord sceptique face à ces machines et leurs petits objets en plastique à l'utilité limitée. L'association My Human Kit par exemple, prouve le contraire en incitant et en aidant les personnes amputées à fabriquer elles-mêmes leurs prothèses à moindre coût.

    Le pictogramme

    Les noms des 38 stations des deux lignes du métro de Toulouse sont, depuis 2017, tous associés à un pictogramme. L'idée, une première en France, permet de faciliter les déplacements des personnes souffrant de déficience mentale ou troubles cognitifs comme la dyslexie. Elle offre également de l'aide aux personnes ne sachant pas lire ou ne comprenant pas la langue française. Chaque pictogramme est également l'occasion, pour l'ensemble des voyageurs cette fois-ci, de mieux connaître l'histoire de la ville de Toulouse. La station Basso-Cambo par exemple, représentée par des épis de blé, fait référence au passé agricole du quartier qui a conservé son nom dérivé de l'occitan « basso », «bas», et « camba », signifiant «tige», et par extension «champ».

    * Salon handicap, emploi et achats responsables, mardi de 8h30 à 19 heures au palais des Congrès de Paris (XVIIe)