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Allongement de la saison sèche : L'approvisionnement en eau des réfugiés rohingyas atteint un niveau critique

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Allongement de la saison sèche : L'approvisionnement en eau des réfugiés rohingyas atteint un niveau critique

24 Mai 2019
Des enfants réfugiés rohingyas puisent de l'eau dans une mare pour la préparation des repas et la toilette en raison de ressources en eau potable limitées dans l'installation de réfugiés de Nayapara, au Bangladesh. Janvier 2018.

A cause de faibles précipitations dans certaines régions de la péninsule de Teknaf, au sud-est du Bangladesh, le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, et ses partenaires s'apprêtent à acheminer, dans les 10 à 12 prochains jours, de l’eau par camion-citerne pour plus de 140 000 réfugiés rohingyas dans ces régions.

Avec les précipitations sporadiques depuis novembre, la nappe phréatique a chuté à un point tel que l'approvisionnement en eau des camps de réfugiés est aujourd’hui à un niveau critique. Il y a deux semaines, la ration quotidienne d'eau pour les réfugiés a déjà été réduite, passant du minimum normal de 20 litres par jour par personne à 15 litres par jour. Comme toujours, la réduction de la disponibilité de l'eau accroît les préoccupations concernant les normes d'hygiène et de santé et le potentiel des maladies d'origine hydrique – que les agences humanitaires tentent de prévenir par tous les moyens possibles.

Le transport de l'eau par camion-citerne coûte cher, mais cette mesure sauve des vies humaines. Nous estimons que le coût du transport routier de l'eau jusqu'aux camps abritant près de 140 000 réfugiés pourrait atteindre 60 000 dollars par mois. Les modèles météorologiques actuels ne prévoient pas de précipitations pour l'instant.

La géographie des camps de réfugiés dans le sud de la péninsule de Teknaf signifie que l'eau souterraine n'est pas disponible par le forage de puits. Toute l'eau doit être collectée en captant l'eau de pluie dans de petits réservoirs, qui sont maintenant épuisés. Les pénuries d'eau dans cette région du Bangladesh se produisent pendant la période estivale et affectent aussi bien les réfugiés que la population locale. Cette année, la situation est aggravée par le phénomène El Niño - un phénomène météorologique anormal qui affecte le climat mondial et perturbe les régimes climatiques normaux, ce qui peut entraîner des tempêtes intenses dans certains endroits et des sécheresses dans d'autres.

Pendant l'été, les températures dans cette région du Bangladesh peuvent atteindre 40 degrés Celsius (104 Fahrenheit) dans les installations. Avec l'arrivée prévue de la mousson en juin, le HCR intensifie ses efforts pour construire des installations plus efficaces afin de capter et de conserver l'eau de pluie. Des centaines de réfugiés participent actuellement à un projet - mené par le Programme alimentaire mondial (PAM) avec l'agence humanitaire ADRA et soutenu par le HCR - pour créer un nouveau réservoir local, capter les pluies de mousson à Teknaf et les conserver pendant toute l'année. Ce projet devrait améliorer temporairement la situation.

Le HCR s'efforce de créer des réservoirs et des installations plus modernes et plus durables pour le captage des eaux de pluie, qui peuvent constituer un atout pour les communautés d'accueil et aider à résoudre les pénuries chroniques d'eau qui affectent cette région, et ce bien avant l'arrivée des réfugiés. Ces efforts complètent les travaux existants à Teknaf et dans les vastes installations de réfugiés de Kutupalong, plus au nord, pour préparer les sites avant l’arrivée des moussons afin que les précipitations ne deviennent pas une force destructrice.

Parallèlement, moins d'un cinquième des 920 millions de dollars nécessaires au Plan conjoint 2019 pour la réponse à la crise humanitaire des Rohingyas a été reçu à ce jour. L'appel de fonds pour 2019 comprend 132 partenaires dans un effort collectif pour assurer la protection et fournir une assistance vitale à plus de 900 000 réfugiés rohingyas au Bangladesh ainsi que favoriser la cohésion sociale. Cet appel de fonds couvre également les besoins de près de 330 000 Bangladais vulnérables dans les communautés d'accueil. Un financement opportun et non affecté est essentiel pour que les organisations d'aide puissent répondre efficacement aux besoins des populations dans le besoin.

 

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