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Les étudiants toujours mobilisés : « La répression ne nous fait pas peur »

Les étudiants toujours mobilisés : « La répression ne nous fait pas peur »

Ce mardi 28 mai sera la quatorzième journée hebdomadaire de mobilisation des étudiants contre le pouvoir et pour l’instauration de la démocratie en Algérie. Pour la quatrième fois depuis le début de Ramadhan, ils marcheront, probablement nombreux, dans beaucoup de villes universitaires pour réclamer, comme ils l’ont fait chaque mardi depuis le 22 février, le départ réel du système et l’organisation d’une véritable transition démocratique.

Sur les réseaux sociaux, des appels à marcher, dans les campus ou dans les villes, sont lancés, notamment pour Alger, où est prévue « une grande marche nationale des étudiants ». À Béjaia, Oran, Ouargla, Bouira, Tizi-Ouzou, Blida, ou encore, Boumerdes, les étudiants vont également marcher.

Pour les étudiants interrogés par TSA, la tenue des manifestations de ce mardi sont une évidence. « Bien sûr que nous allons marcher mardi, pourquoi nous le ferions-nous pas ? Rien n’a changé et on n’a pas obtenu grand-chose pour le moment », a expliqué une étudiante en médecine membre d’un collectif autonome d’étudiants.

Aux appels à marcher lancés par les étudiants, se sont joints les enseignants universitaires, dont plusieurs organisations, autonomes elles aussi, ont appelé à rejoindre les marches et rassemblements des étudiants. C’est le cas notamment des enseignants de l’USTHB de Bab Ezzouar, où un groupe se présentant comme « les enseignants libres », a invité les universitaires à « participer massivement à la marche nationale des étudiants » à Alger.

À Bouira, une « marche républicaine » est en préparation pour ce mardi. L’initiative lancée par plusieurs militants actifs dans le mouvement populaire a gagné l’adhésion des avocats, fonctionnaires et autres corporations de la wilaya.

« La répression ne nous fait pas peur »

Le mardi 21 mai, les étudiants ont été violemment réprimés lors de leur marche hebdomadaire à Alger. Plus nombreux que lors des deux premiers mardis de Ramadhan, les étudiants ont pu, malgré cette répression, forcer plusieurs cordons de police pour atteindre le Palais du gouvernement où ils ont réclamé le départ de Bedoui et Bensalah et l’organisation d’une période de transition sans le système. Ce 14e mardi sera pour eux, l’occasion de confirmer leur engagement, après les doutes qui ont plané sur leur mobilisation au début de Ramadhan et après les nombreux épisodes de répression par lesquels ils sont passés.

Yanis, étudiant en informatique à Alger assure : « La répression ne fait pas peur aux étudiants et qu’ils l’ont subie tellement de fois que c’en est devenu une routine pour eux ». Ce mardi, l’étudiant espère une mobilisation encore plus importante que lors des précédents mardis, « pour montrer que nous ne cédons rien au pouvoir », a-t-il expliqué.

La grève qui divise

Les étudiants, moteur de la protesta et un de ses principaux éléments structurants ont été, comme tous les manifestants, exemplaires jusqu’à présent. Mais depuis quelques semaines, des divisions et des conflits ont surgi au sein de quelques universités au sujet de la grève. Plusieurs facultés à Alger et ailleurs ont entamé des grèves illimitées pour accompagner le mouvement contre le pouvoir alors que dans d’autres facs, les études n’ont pas été perturbées. Sur les réseaux sociaux, les non-grévistes qualifient les grévistes d’ « irresponsables » et ces derniers leur répondent en les qualifiant d’ « égoïstes ».

À Bab Ezzouar, une altercation a opposé, dimanche, grévistes et non-grévistes, à l’intérieur même du campus. Le débat fait rage entre les deux camps mais le maintien de mardi comme journée hebdomadaire de manifestation semble toujours faire l’unanimité au sein de la communauté estudiantine.

Ces conflits, loin d’être graves, sont toutefois apaisés par les nouvelles organisations indépendantes dont se sont dotés les étudiants dans plusieurs villes universitaires. « Le pôle des étudiants algériens » est une de ces structures. Il regroupe plusieurs comités d’étudiants à travers le pays, avec des ramifications, en cours de création, dans chaque université. L’objectif de l’initiative est de créer une coordination nationale des étudiants.

Le Comité estudiantin indépendant (CEI), Étudiants pour une république consciente (ERC) et d’autres structures ont également été créées récemment par des étudiants qui souhaitent substituer aux organisations estudiantines traditionnelles et discréditées, de nouvelles, plus démocratiques et plus autonomes.

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