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Le nouveau business des dinosaures vendus aux enchères

Dinosaure
© Pixabay

Depuis une vingtaine d’années, des squelettes de dinosaures s’arrachent aux enchères. Sur ce marché qui a le vent en poupe, la majorité des acheteurs sont de riches particuliers et non plus des institutions publiques.

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Tyrannosaurus rex, Allosaurus, Diplodocus… Adjugés, vendus ! Et pour plusieurs centaines de milliers d’euros chacun. De Christie’s (Londres) à Drouot (Paris), les squelettes de dinosaures affolent les ventes aux enchères. Le phénomène est apparu il y a une vingtaine d’années aux Etats-Unis, où des paléontologues financés par le secteur privé ont multiplié les découvertes (Montana, Arizona, Wyoming…).

Drouot, place forte des ventes aux enchères de dinosaures

Et aujourd’hui avec, en moyenne, cinq ventes par an, Paris s’affirme comme l’une des places centrales sur ce marché. «Ces ossements sont convoités par des jeunes de la “génération Jurassic Park” qui ont fait fortune dans les nouvelles technologies», explique Alexandre Giquello, commissaire-priseur à Drouot. Mais parmi les acheteurs de vieux os, on trouve aussi un milliardaire asiatique en quête de décoration pour sa villa baroque, un châtelain qui veut dédier son parc à l’histoire naturelle ou encore une célébrité passionnée par ces espèces disparues il y a soixante-cinq millions d’années…

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Les prix des squelettes de dinosaures s'envolent

Une demande qui fait s’envoler les prix : un spécimen rare de théropode a été adjugé deux millions d’euros l’été dernier ! Les squelettes quasi complets (au-delà de 70 %), surtout s’ils proviennent de carnivores, ont particulièrement la cote. Le problème ? Les musées n’ont pas les moyens de s’aligner sur ces tarifs. Le Muséum national d’histoire naturelle, à Paris, n’est plus en mesure d’enrichir ses collections de nouvelles pièces à étudier et devra sans doute, à moins de pouvoir louer temporairement des fossiles à des collectionneurs privés, se contenter, à l’avenir, d’exposer des reconstitutions en résine. Une perspective qui inquiète le paléontologue Ronan Allain. «Des squelettes quasi complets de dinosaures d’une espèce peu, voire pas du tout, connue ne passeront plus entre les mains des chercheurs, s’alarme-t-il. C’est une perte sèche pour la science.»

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Qui a acheté Stan le T. rex, fossile le plus cher jamais vendu aux enchères ?

Autre risque : faute de cadre juridique, des pays se voient spoliés de leur patrimoine. En 2017, le Maroc a déjà dû batailler pour obtenir le rapatriement in extremis d’un plésiosaure estimé à 450 000 euros, avant sa vente aux enchères chez Drouot. Ce dinosaure marin avait été exhumé par des sociétés privées dans le bassin minier d’Ouled Abdoun (près de Khouribga, dans le nord-ouest). Pour éviter de telles dépossessions, la Chine et l’Argentine ont tout bonnement interdit la sortie du territoire de leurs trésors préhistoriques.

Article paru dans le magazine GEO d’avril 2019 (n°482, Canada).

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