Publicité

Colis piégé à Lyon: le principal suspect et ses proches en garde à vue

Un Algérien de 24 ans a été arrêté lundi, ainsi que ses parents et un membre de sa famille, dans l'enquête sur le colis piégé qui a fait 13 blessés à Lyon

Christophe Castaner à Lyon le 27 mai 2019. — © AFP
Christophe Castaner à Lyon le 27 mai 2019. — © AFP

Un Algérien de 24 ans soupçonné d'avoir déposé un colis piégé qui a fait vendredi 13 blessés légers à Lyon a été interpellé lundi 27 mai dans cette même ville et placé en garde à vue, ainsi que ses parents et un autre membre de sa famille, mais les motivations de son acte restaient encore inconnues. «L'enquête se poursuit, il ne m'appartient pas de vous en dire plus sur le profil de l'individu», a déclaré le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner venu à Lyon faire le point de l'enquête.  «Rien pour l'instant n'est établi. J'appelle chacun à respecter le temps de l'enquête», a-t-il insisté, alors que les motivations du suspect étaient inconnues lundi soir.

Outre le principal suspect - «sans activité», a-t-on précisé de source proche de l'enquête - trois autres personnes ont été placées en garde à vue selon le parquet de Paris, chargé de l'affaire. Il s'agit d'un lycéen majeur également de nationalité algérienne, membre de sa famille, la mère du principal suspect puis le père de ce dernier. Sa soeur était pour sa part entendue en audition libre.

Arrêté sans résistance

Lundi matin, Christophe Castaner avait annoncé très rapidement sur Twitter l'arrestation du jeune homme. Une enquête avait été ouverte dès vendredi pour «tentative d'assassinats en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle».  Le suspect a été interpellé sans opposer de résistance, à la descente d'un bus, levant les bras à l'approche des policiers. Dans l'après-midi, une perquisition a été menée pendant plusieurs heures au domicile de la famille à Oullins, dans la proche banlieue de Lyon.

«C'est une personne connue de tous (...). Un jeune d'une vingtaine d'années, plutôt agréable serviable, toujours le sourire», résume un voisin, Mickaël Peltier, qui habite deux étages en dessous du domicile du suspect et de sa famille. «On est vraiment choqués de savoir qu'une personne comme ça ait pu commettre un tel acte de terrorisme».M. Collomb l'a présenté comme un étudiant en informatique, mais l'école où il était supposé être inscrit a précisé qu'il n'avait jamais fait partie de l'établissement. «Il y a deux ans, il s'était désinscrit avant la rentrée suite au refus de la délivrance de son visa».

Sac en papier

Des images d'un suspect, prises par des caméras de vidéosurveillance municipale, avaient été rapidement diffusées par les autorités, et un ADN, non identifié, a également été retrouvé sur le sac qui a explosé vendredi après-midi devant une boulangerie dans une rue commerçante du centre de Lyon. Selon une source proche du dossier, il y a de fortes suspicions que l'explosif utilisé ait été du TATP (tripéroxyde de triacétone), en faible quantité. Cet explosif artisanal très instable avait été utilisé dans les attentats jihadistes commis à Paris le 13 novembre 2015.

Lire aussi:  Explosion à Lyon: plusieurs blessés légers dans une rue piétonneL'explosion a fait 13 blessés légers, huit femmes, une enfant de 10 ans et quatre hommes. Onze d'entre eux ont été hospitalisés, certains devant être opérés afin d'extraire des éclats. Le colis piégé, un sac en papier kraft déposé sur le bloc de béton où le suspect s'était arrêté en vélo à proximité de la boulangerie, contenait des vis, des billes de métal et des piles, ainsi qu'un circuit imprimé et un dispositif de déclenchement à distance.

Vague d'attentats

La police avait lancé un appel à témoins dès vendredi soir en diffusant des photos du suspect, qui portait un sac à dos, une casquette et des lunettes dissimulant son visage. Selon une source judiciaire, plus de 250 appels avaient été reçus 24 heures plus tard au 197, le numéro ouvert par les autorités.Dans une première réaction vendredi, le président Emmanuel Macron avait évoqué «une attaque» mais, dans un tweet envoyé plus tard, il avait été plus prudent, déplorant simplement «la violence qui s'est abattue» sur les Lyonnais. La ministre de la Justice Nicole Belloubet avait quant à elle souligné vendredi soir qu'il était «trop tôt» pour évoquer «un acte terroriste».La France a connu depuis 2015 une vague d'attentats jihadistes sans précédent qui a fait au total 251 morts. Le dernier en date a fait cinq morts et dix blessés le 11 décembre 2018 à Strasbourg (nord-est).