L’ancien ministre de l’Économie, devenu Président de la République, a ses alliés au sein du tissu industriel. À la tête de grandes multinationales, ces personnalités, toutes des hommes, sont alignées sur la position du chef de l’État pour moderniser l’industrie et parfois la rendre plus durable. Novethic a identifié cinq de ces relais dans les domaines de la mode, de l’agroalimentaire, de l’énergie, de l’économie circulaire et de la mobilité.

L’homme de la mode responsable


François-Henri Pinault, président de Kering, 57 ans
Sa mission est officielle, mais le timing serré. Paris avait ses Fashion weeks, elle devrait bientôt avoir son "fashion pact ". D’ici le G7 de Biarritz fin août, François-Henri Pinault doit mobiliser ses pairs pour réduire l’impact environnemental de la mode. Le patron n’est pas choisi au hasard. À Davos, Kering paradait en seconde place du classement du Global 100 des entreprises mondiales les plus performantes en matière de développement durable, tous secteurs confondus. À son actif notamment, un outil pionnier de mesure d’impact environnemental des activités du groupe. Point noir au tableau : une grosse affaire d’évasion fiscale que le groupe vient de solder avec le gouvernement italien mais qui fait tache à l’heure de la bataille fiscale menée par le gouvernement…

L’homme de l’alimentation durable


Emmanuel Faber, président de Danone, 55 ans
Il siège au sein du One Planet Lab, le groupe de 30 experts lancé en janvier pour alimenter le Président sur les solutions climatiques. Sa mission au sein du groupe biodiversité : "promouvoir une agriculture et une alimentation durables". Le choix d’Emmanuel Faber semble tout indiqué sur le sujet. Le président de Danone en fait un axe de communication de son groupe qui entend réconcilier la santé et la planète par l’alimentation. Pour mobiliser les entreprises sur le sujet, il pourra notamment s’appuyer sur l’initiative d’Epe, Act 4 Nature, dont il est membre et qui vise à engager les patrons français et internationaux sur la préservation de la biodiversité. Avec la COP15 de Pékin en 2020 pour horizon.

L’homme de l’énergie décarbonnée


Jean-Bernard Lévy, 64 ans, PDG d’EDF
L’Élysée a fait montre de toute sa confiance à Jean-Bernard Lévy en le reconduisant à la tête du groupe EDF pour un second mandat. Une première chez l’électricien national depuis Marcel Boiteux en 1979. L’homme est arrivé en poste chez l’électricien en 2014, au moment même où Emmanuel Macron prenait Bercy, dans un contexte de restructuration de la filière nucléaire. Jean-Bernard Lévy a maintenu le calme social dans le groupe et, sans renier sa foi dans l’atome, il a été plus allant sur la transition énergétique (plan solaire, plan stockage…) que son prédécesseur Henri Proglio. Avec le soutien de l’État actionnaire, Jean-Bernard Lévy doit désormais réorganiser l’entreprise, mettant d’un côté le nucléaire et de l’autre les renouvelables. Mais les syndicats craignent déjà un démantèlement.

L’homme de l’économie circulaire


Antoine Frérot, 60 ans, PDG de Veolia
Il n’a pas été désigné pour une mission officielle par Emmanuel Macron. Mais Antoine Frérot s’est souvent engagé sur des sujets proches de ceux portés par le Président de la République. Récemment, c’est sur la raison d’être des entreprises que le PDG de Veolia a pris la parole, défendant l’idée qu’"une entreprise n’est prospère que si elle est utile à la société et non l’inverse". Veolia a été parmi les premières à avoir résumé la sienne en quelques mots simples : "Ressourcer le monde". Cette raison d’être souligne la stratégie de l’entreprise axée sur le traitement des déchets et l’économie circulaire. Deux thèmes qu’Emmanuel Macron pourrait vouloir développer au niveau de l’industrie française et qu’Antoine Frérot pourrait l’aider à porter.

L’homme de la mobilité électrique


Jean-Dominique Senard, 66 ans, président de Renault
Il est pour l’instant un peu occupé par le projet de rapprochement entre Renault et Fiat-Chrysler. Mais entre ses fonctions précédentes à la tête de Michelin et ses fonctions actuelles, Jean-Dominique Senard fait figure de spécialiste de la mobilité, un thème sur lequel Emmanuel Macron pourrait vouloir accentuer les efforts de la France. À l’occasion de la présentation du rapport sur la neutralité carbone d’Entreprises pour l’Environnement, association qu’il présidait encore jusqu’à mi-mai, il insistait notamment sur la nécessité d’électrifier le parc automobile français. Des idées qu’il pourrait porter auprès du gouvernement, tout comme il avait déjà porté l’idée des entreprises responsables dans le rapport qu’il a co-écrit avec Nicole Notat.
Arnaud Dumas @ADumas5, Ludovic Dupin @LudovicDupin et Béatrice Héraud @beatriceheraud 

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