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Le miel authentique, un aliment en voie de raréfaction

Sucré, mélangé, mal étiqueté… Le miel vendu en France fait l’objet de nombreuses fraudes. En cause : une chute de la production, un doublement des importations, chinoises notamment, et une absence de traçabilité.

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Publié le 29 mai 2019 à 16h23, modifié le 30 janvier 2020 à 09h54

Temps de Lecture 6 min.

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Réputé pour son goût et ses qualités – antiseptiques, antibactériennes, antivirales –, le miel est de plus en plus consommé par les Français. Ils en mangent quelque 40 000 tonnes chaque année (soit 600 grammes par personne), tandis que la production nationale décroît à mesure que les abeilles disparaissent. Conséquence : les importations de ce produit si prisé ont doublé depuis 2004. En 2016, pour 9 000 tonnes produites en France, 31 000 ont été importées notamment de Chine, d’Espagne, d’Ukraine ou encore d’Amérique du Sud.

Pour répondre à cette demande croissante (+ 0,5 % par an), les industriels de l’agroalimentaire n’hésitent pas à le commercialiser transformé et reconditionné, en y ajoutant des sirops de sucre ou en le mélangeant à d’autres miels.

Or, pour qu’il puisse être vendu sous la dénomination « miel », aucune substance ne peut y être ajoutée ; aucune transformation n’est possible et il doit être produit, selon la réglementation européenne, par l’espèce d’abeilles Apis mellifera.

  • L’un des aliments les plus frelatés au monde

« Depuis des dizaines d’années, un tiers du miel vendu en France est frauduleux, essentiellement du miel chinois », alertait dans un entretien au Monde Christophe Brusset, le 2 janvier. Cet ancien dirigeant de l’agroalimentaire raconte dans un livre devenu best-seller, Et maintenant on mange quoi ? (Flammarion), plusieurs anecdotes sur du miel importé frelaté et mis en pot avec des étiquettes mensongères.

Plus de 40 % de miels premier prix non conformes à la réglementation

Pour appuyer son propos, l’industriel faisait notamment référence aux tests de l’UFC-Que choisir réalisés en 2014 sur vingt miels « premier prix » achetés dans diverses enseignes de la grande distribution. Six d’entre eux présentaient entre autres des ajouts de sucre.

Il citait aussi la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) qui avait constaté lors d’une enquête, en 2015, que la proportion des miels « premier prix » non conformes à la réglementation était de 42,8 % et « en hausse ».

Enfin, les tests effectués par le Centre commun de recherche de la Commission européenne avaient montré en 2015 que 20 % des échantillons prélevés aux frontières de l’Union européenne (UE) ou dans les locaux des importateurs ne respectaient pas les normes.

Sucré, mélangé, surchauffé ou encore mal étiqueté… Le miel ferait partie, selon un rapport de la Commission agriculture et du développement durable du Parlement européen, des produits les plus contrefaits dans le monde. Une idée confirmée outre-Atlantique par la U.S. Pharmacopeia’s Food Fraud Database qui affirmait, en 2018, qu’aux Etats-Unis, « le miel est aujourd’hui la troisième cible pour la fraude alimentaire, derrière le lait et l’huile d’olive ». Mais alors, comment s’organise ce frelatage ?

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