Pourquoi l’homme n’est-il pas un animal comme un autre ?

Un bonobo au Congo ©Maxppp - Andrey Gudkov/Media Drum World
Un bonobo au Congo ©Maxppp - Andrey Gudkov/Media Drum World
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Dans "Singe toi-même" (Odile Jacob, 2019), le neurobiologiste Alain Prochiantz décrit la place des humains dans l’histoire des espèces animales, et ce qui nous différencie des autres primates. Une parenté, certes, mais pour une espèce pas comme les autres ...

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"Les animaux comptent, votre voix aussi" ... C'est avec ce slogan que le Parti Animaliste a créé la surprise aux élections européennes du dimanche 26 mai avec un score de 2%. Pour Alain Prochiantz, ce succès n'est pas simplement dû au petit chien ou au chaton qui se trouvait sur l'affiche électorale. Il dit quelque chose de particulièrement alarmant sur notre époque, au même titre que la montée de certaines revendications antispécistes. Il estime en effet qu'on ne peut placer l'homme au même rang que les autres animaux :

Evidemment, il ne faut pas faire de mal aux animaux, mais ne pas comprendre la frontière entre les animaux et les humains, c’est quand même beaucoup plus alarmant.

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Le neurobiologiste, administrateur et professeur au Collège de France, publie Singe toi-même. Un essai où il tente de préciser la place de l'homme au sein des autres espèces, en particulier avec ses cousins les plus proches : le bonobo et le chimpanzé, desquels ils s'est séparé il y a plus de 6 millions d'années.

Si la différence de génome entre sapiens et les deux primates ne serait que de 1,23%, Alain Prochiantz appelle à ne pas avoir avoir une approche aussi quantitative : ce 1,23% peut cacher des différences fondamentales qui font que l'homme n'est pas une espèce comme les autres.

Sapiens a en effet un cerveau bien plus volumineux que les bonobos et les chimpanzés, et qui se développe de manière bien plus rapide après la naissance. 

Notre espèce est embarrassée d'un cortex cérébral monstrueux. Il faut bien faire avec.

Ce développement postnatal du cerveau de sapiens fait de lui une espèce particulièrement sociale. Selon Alain Prochiantz, c'est même pour cette raison que notre espèce a pu subsister jusqu'à aujourd'hui.

Il y a d’autres espèces qui ont des vies sociales, mais la vie sociale chez l’homme est une nécessité pour sa survie.

La Grande table culture
27 min

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