La Chine se dit prête à affronter Washington sur le commerce, mais reste ouverte au dialogue
La Chine est prête à affronter les États-Unis dans le conflit commercial qui les oppose mais garde ouverte la porte du dialogue, a déclaré dimanche le ministre chinois de la Défense. Le général a en outre assuré que le géant chinois des télécoms, dans le viseur de Washington, n'est pas "une entreprise militaire".
- Publié le 02-06-2019 à 07h28

"Quant aux frictions sur le commerce initiées par les États-Unis: si les États-Unis veulent parler, nous allons maintenir la porte ouverte. S'ils veulent l'affrontement, nous sommes prêts", a dit le général Wei Fenghe lors d'un discours devant le forum de sécurité Shangri La Dialogue à Singapour, où la lutte d'influence entre les États-Unis et la Chine en Asie a dominé les débats.
Washington et Pékin s'opposent dans un conflit commercial à coup de taxes douanières qui portent jusqu'à présent sur un montant de 360 milliards de dollars de produits.
Evoquant le différend au sujet de l'entreprise télécoms Huawei, jugé trop proche du gouvernent chinois par l'administration américaine, le ministre de la Défense chinois s'en est défendu bien que le fondateur de la société Ren Zhengfei a fait auparavant une carrière dans l'armée. "Huawei n'est pas une entreprise militaire. Ne pensez pas que, puisque le patron de Huawei a servi dans l'armée, alors l'entreprise qu'il a bâtie fait partie de l'armée", a déclaré le général Wei Fenghe. "Cela n'a pas de sens car ce genre d'anciens militaires, après leur retraite, nombre d'entre eux ont monté des entreprises dans des pays à travers le monde", a-t-il insisté.
Le général Wei est le premier ministre chinois de la Défense à participer au forum Shangri La Dialogue depuis 2011.
Samedi, dans le cadre de ce même forum, le chef du Pentagone Patrick Shanahan, avait appelé la Chine à cesser "d'éroder la souveraineté" de ses voisins et prévenu que les États-Unis investiraient massivement dans les cinq prochaines années pour maintenir leur suprématie militaire dans la région.
Les États-Unis reprochent notamment à Pékin d'avoir militarisé plusieurs îlots de la mer de Chine méridionale revendiqués par Taïwan, le sultanat de Brunei, la Malaisie, les Philippines et le Vietnam.
Ils mènent régulièrement des opérations dites de "liberté de navigation" dans le Pacifique, en survolant l'espace aérien international ou en faisant naviguer des navires de guerre près des archipels disputés ou dans le détroit de Taïwan, que Pékin considère comme partie intégrante de ses eaux territoriales.