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Gers : un collectif d'agriculteurs menace de porter plainte contre la préfète au prochain suicide

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Trois agriculteurs gersois se sont suicidés le mois dernier. Deux autres le mois précédent. C'est ce qui a motivé un collectif d'agriculteur à se reformer. Le "Groupe Amitié Action en Milieu Rural", connu dans les années 2000 pour des actions musclées, interpelle cette semaine la préfète du Gers.

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Image d'illustration © Maxppp - Amat Michel

"Ce qui a mis le feu aux poudres, c'est qu'il y a trois semaines on a eu un premier suicide que l'on n'avait pas vu venir. Après ce suicide, on s'est concerté et il y en a eu un autre. Et malheureusement, il y a un troisième. Maintenant, ce n'est plus possible !" Michel Bini est agriculteur à Lagardère, quelques kilomètres au Nord de Vic-Fezensac. Il est en colère. 

Dans le Gers, trois agriculteurs se sont suicidés le mois dernier. Deux autres le mois précédent. Face à cela, Michel Bini et ses compagnons ont relancé un vieux collectif d'agriculteur gersois : le "Groupe Amitié Action en Milieu Rural", le GAAMIR, connu dans les années 2000 pour des actions musclées contre des fermetures de ferme. Actions qui avaient notamment conduit ses membres jusque devant le tribunal. Ce groupe a été relancé la semaine dernière. Face aux suicides toujours plus nombreux d'agriculteurs, ces Gersois entendent mettre la pression sur les autorités pour les obliger à proposer des solutions concrètes. 

Menace de déposer plainte pour non-assistance à personne en danger

Michel Bini connait bien le problème des suicides dans le milieu agricole. Il y a exactement 20 ans, en 1999, lui même avait tenté de se suicider. Il était passé à l'acte car criblé de dettes auprès de la Mutualité Sociale Agricole. Il explique que cette dernière avait bloqué ses comptes en banque, bloqué ses aides et menaçait de lui saisir sa ferme.  Alors il avait avalé des cachets. "Quatre jours de coma n'avaient pas suffit à m'emporter, raconte Michel Bini. Mais autour de moi, je vois que la situation se désagrège. La personne qui a 50 ans, qui a travaillé une vie et qui voit que pour trois francs quatre sous on va le dépouiller, il se passe quoi dans sa tête ? Et bien pour l'avoir connu, il préfère partir lui, plutôt que se voir tout dépouillé". 

En 2014, la MSA avait mis en place un numéro d'écoute pour prévenir les suicides. Cela n'a pas marché regrette Michel Bini. Ce jeudi, son collectif Gaamir rencontre la préfète du Gers pour lui demander de contraindre la MSA, les banques etc, à ne plus couper les ressources aux agriculteurs en difficulté. Et si Michel Bini et son collectif ne sont pas entendus, ils menacent. Au prochain suicide, ils porteront plainte contre la préfète, contre le président du Département et contre le directeur de la MSA pour non-assistance à personne en danger. Car selon Michel Bini, toutes ces personnes, par l'intermédiaire de leurs structures respectives, connaissent les dossiers des agriculteurs en difficulté. 

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