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Zuckerberg contesté mais indéboulonnable à la tête de Facebook

L'Assemblée générale du groupe de jeudi dernier a confirmé la mainmise du PDG milliardaire sur l'entreprise. Cela malgré la contestation d'une majorité des actionnaires, beaucoup ayant demandé une réduction des pouvoirs de Zuckerberg et d'autres allant jusqu'à réclamer sa tête à la présidence du conseil d'administration.

La mainmise de Mark Zuckerberg sur l'opérationnel et le conseil d'administration de Facebook fait grincer des dents certains actionnaires
La mainmise de Mark Zuckerberg sur l'opérationnel et le conseil d'administration de Facebook fait grincer des dents certains actionnaires (JOSH EDELSON/AFP)

Par Lucas Mediavilla

Publié le 4 juin 2019 à 12:01

Le navire Facebook a beau tanguer, Mark Zuckerberg tient toujours aussi fermement la barre. A l'occasion de l'Assemblée générale du groupe s'étant tenu jeudi dernier, le PDG du réseau social était pourtant dans le collimateur des actionnaires.

Comme le rappelle « Le Monde » , quatre résolutions proposaient de réduire sa mainmise sur le groupe et d'instaurer des contre-pouvoirs dans sa gouvernance. Parmi elles, des propositions majeures, comme la suppression du mécanisme d'actions à droit de vote privilégié, qui permet au patron de Facebook de détenir 58 % des droits de vote bien que ne disposant que 13 % du capital de la société.

Une autre proposition visait à démettre Zuckerberg de son poste de président du conseil d'administration, au profit d'un administrateur indépendant nommé à la majorité, selon le principe d'une action, une voix.

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Facebook, une dictature ?

Loin d'être cantonnée à un petit nombre d'actionnaires, cette protestation est largement partagée. La proposition visant à éliminer la catégorie d'action à droit de vote privilégié a ainsi été appuyée par 82 % des voix exprimées par les actionnaires (à l'exception de Zuckerberg) selon « Bloomberg ». Celle sur le remplacement du cofondateur de Facebook, a-elle été accueillie par 67 % des suffrages (là encore sans le vote de Zuckie).

Malgré cela, les propositions resteront lettre morte. En cause, le vote d'opposition du directoire ainsi que de son membre le plus éminent, Mark Zuckerberg. Grâce à ses actions privilégiées, le PDG du groupe peut de fait mettre un veto à chaque proposition n'allant pas dans son sens.

L'intangibilité de Zuckerberg ne manquera pas d'agacer toujours un peu plus les actionnaires, dont certains jugent dans une des propositions soumises au vote que « Facebook fonctionne globalement comme une dictature ». Dans un réquisitoire particulièrement violent contre le fondateur du réseau social, des actionnaires ont dénoncé par ailleurs le manque de supervision de l'action de Zuckerberg, qui a largement repris la main sur l'opérationnel ces derniers mois .

Un plein pouvoir qui a selon eux « contribué à l'absence ou à la mauvaise gestion par Facebook d'un certain nombre de controverses graves, augmentant l'exposition au risque et les coûts pour les actionnaires ». Les actionnaires rebelles citent entre autres les affaires d'ingérences russes sur la campagne présidentielle américaine ou le dossier Cambridge Analytica.

Préserver la stabilité du groupe

De leur côté, les dirigeants de Facebook se bornent à expliquer que « M. Zuckerberg se préoccupe de notre succès à long terme » et que la « structure de capital contribue à notre stabilité et isole notre conseil d'administration des pressions extérieures ».

La question de la rémunération illustre à elle seule la mainmise du milliardaire sur l'entreprise. Selon Reuters, près de trois quarts des actionnaires extérieurs à l'entreprise souhaitaient un vote consultatif annuel sur le salaire du directeur général de Facebook.

La FTC se penche sur Facebook

Un nombre qui « entraînerait probablement des changements dans la plupart des sociétés américaines », explique l'agence de presse ce lundi. Mais là encore, grâce à son board et ses actions à droit de vote privilégié, Zuckerberg a obtenu que ce vote consultatif ne soit révisé que tous les trois ans. Un nouveau désaveu pour les actionnaires.

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Nombre d'entre eux ont d'ailleurs dû s'arracher les cheveux lundi soir à l'annonce de l'investigation menée par la FTC sur les pratiques de protection de la vie privée chez Facebook. Le réseau social a cédé plus de 7,5 % à Wall Street dans la foulée de ces annonces.

Lucas Mediavilla

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