Première mondiale : elle accouche de jumeaux alors que ses ovaires ne fonctionnent plus

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Première mondiale : elle accouche de jumeaux alors que ses ovaires ne fonctionnent plus

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A l’hôpital Jean-Verdier AP-HP,  au sein du centre d’assistance médicale à la procréation (AMP), le laboratoire de maturation ovocytaire in vitro
A l’hôpital Jean-Verdier AP-HP, au sein du centre d’assistance médicale à la procréation (AMP), le laboratoire de maturation ovocytaire in vitro
- Capture d'écran/ AP-HP

Une femme atteinte d’insuffisance ovarienne en raison d’une maladie auto-immune a pu mettre au monde des jumeaux. Pour les médecins de l’hôpital Jean-Verdier AP-HP à Bondy, c’est une formidable avancée pour les couples infertiles.

L’équipe de l’hôpital Jean Verdier à Bondy, a permis une grossesse chez une femme de 35 ans, touchée par une ménopause précoce d’origine auto-immune, grâce à une maturation ovocytaire in vitro (MIV).

À 35 ans cette patiente risquait de ne plus posséder d'ovocytes du tout, ce qui lui aurait retiré toute chance d'être enceinte. Son organisme produisait des anti-corps qui réagissaient contre ses ovaires et qui détruisaient sa fonction ovarienne. Jusqu'alors, on ne savait pas lutter contre le déclin inexorable de la fonction ovarienne, car dans ce cas précis la stimulation ovarienne habituellement pratiquée ne pouvait pas être une solution. La technique utilisée est donc inédite.

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"Il lui restait quelques ovules dans les ovaires. On a misé sur le fait de prélever ces ovules immatures et de les faire maturer en laboratoire ; c’est la maturation in vitro" explique le Professeur Michaël Grynberg, chef du service de médecine de la reproduction à l’hôpital Jean Verdier de Bondy. "On a fait maturer des ovules et congeler des embryons. Puis on les a décongelés pour les replacer dans l’utérus, car dans ce cas l’utérus était intact et restait compétent pour pouvoir porter une grossesse. On a eu la chance que cette femme puisse accoucher de jumeaux."

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L'accouchement a eu lieu en décembre 2018. D’autres grossesses, dans un contexte similaire, sont actuellement suivies au centre d'assistance médicale à la procréation (AMP) de l’hôpital Jean-Verdier AP-HP.

Les ovocytes ont été maturés au laboratoire pendant 24 à 48 heures 

Cette MIV fera désormais partie des solutions possibles de préservation de la fertilité des femmes malades de cancer ou maladies auto-immunes. L’auto conservation d’ovocytes et/ou d’embryons, voire la cryo-préservation de tissu ovarien, représentent de réelles alternatives pour les femmes en âge de procréer.

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Les traitements appliqués pour ces maladies peuvent amoindrir ou détruire la capacité des femmes à avoir des enfants. Ces mesures de préservation de la fertilité sont donc appliquées avant la mise en œuvre des traitements, à titre préventif.

Dans le cas de cette MIV, il s'agissait donc d'un "prélèvement d’ovocytes immatures par ponction ovarienne à travers le vagin, sous contrôle échographique, sans aucune stimulation ovarienne préalable. Les ovocytes ont ensuite été maturés au laboratoire pendant 24 à 48 heures permettant, pour un certain nombre d’entre eux, d’atteindre la maturité et ainsi être fécondés en vue d’une vitrification embryonnaire", explique-t-on à l'AP-HP.

L’AP-HP est le premier centre de préservation de la fertilité en Île-de-France. Ses quatre sites : Cochin – Paris 14e, Jean Verdier (93), Tenon – Paris 20e et Antoine-Béclère/Bicêtre (92), proposent ses techniques pour les femmes, les hommes et les enfants.

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