(Washington) L’administration Trump a mis fin mardi aux formes les plus populaires de voyage à Cuba pour les Américains, interdisant les navires de croisière et certains voyages éducatifs dans le but de couper des fonds au gouvernement communiste de l’île.

Les croisières entre les États-Unis et Cuba ont commencé en mai 2016, dans le cadre de la politique d’ouverture envers l’île initiée par le président Barack Obama. Les croisières sont devenues la forme la plus populaire de voyages d’agrément à Cuba pour les Américains, attirant 142 721 personnes au cours des quatre premiers mois de l’année, soit une augmentation de plus de 300 % par rapport à la même période l’an dernier.

Pour les voyageurs découragés par la lourde réglementation américaine régissant les voyages à Cuba, les croisières constituaient un moyen simple, facile et sûr de pouvoir découvrir l’île.

Mais cela semble maintenant terminé.

« Les navires de croisière ainsi que les bateaux de plaisance ne seront pas autorisés à quitter les États-Unis pour séjourner temporairement à Cuba à partir de demain », a indiqué le département américain du Commerce dans une déclaration transmise à l’Associated Press.

Les nouvelles restrictions font partie de la volonté de l’administration du président Donald Trump de renverser les mesures entreprises par son prédécesseur pour rétablir les relations entre les États-Unis et Cuba.

La « troïka de la tyrannie »

Le conseiller américain à la Sécurité nationale John Bolton, qui a déclaré que Cuba faisait partie de la « troïka de la tyrannie » avec le Nicaragua et le Venezuela, a annoncé que la nouvelle politique visait à priver le gouvernement cubain d’une source de revenus vitale.

PHOTO MICHELLE MCLOUGHLIN, ARCHIVES REUTERS

John Bolton.

« Nous continuerons à prendre des mesures pour restreindre l’accès du régime cubain aux dollars américains », a écrit M. Bolton sur Twitter.

Les entreprises de croisières organisent généralement des excursions terrestres sur le territoire cubain, en coopération avec l’agence cubaine Havanatur. Un plus petit nombre embauche des guides privés ou des conducteurs de voitures anciennes restaurées qui attendent devant les quais de croisière de La Havane.

« Cela nous concerne tous », a déclaré William Mártinez, un Américain né à Cuba et résidant en Floride depuis 46 ans, mais qui est revenu dans l’île il y a cinq ans pour devenir chauffeur de voiture de collection pour les touristes. « C’est inhumain, les sanctions qu’ils imposent à Cuba. »

Outre les navires de croisière, les États-Unis interdiront aussi à la plupart des avions et des bateaux américains privés de s’arrêter dans l’île.

Les nouvelles mesures ne semblent pas toucher les vols des transporteurs commerciaux. Les voyages pour les groupes universitaires, les chercheurs, le journalisme et les réunions professionnelles continueront d’être autorisés.