Aux Pays-Bas, des prisonniers indemnisés au titre du chômage
Plusieurs milliers de détenus ont perçu des indemnités chômage ou des aides pour rechercher un emploi, en totale contradiction avec la loi qui interdit tout versement d'allocations aux personnes en prison. Un scandale de plus qui épingle la gestion fantaisiste de l'ANPE néerlandaise.
Par Didier Burg
Digne de Courteline, la liste des bévues commises par l'ANPE néerlandaise ne cesse de s'allonger. La dernière en date concerne des indemnités versées à des milliers de détenus au titre d'une période de chômage, d'une aide à la recherche d'un emploi ou d'une pension pour incapacité de travail. Une situation en totale contradiction avec la loi, qui interdit tout versement d'allocations aux personnes purgeant une peine de prison.
Le pot aux roses a été découvert au détour d'une enquête minutieuse de l'émission télévisée Nieuwsuur. Un dealer emprisonné doit ainsi rembourser 102.000 euros au titre d'une pension pour incapacité de travail indûment perçue. « Il lui faudra plus de cinquante ans pour s'acquitter totalement de sa dette », a indiqué avec ironie son avocat.
Plusieurs dizaines de milliers d'euros
Véritable panier percé, l'UWV, l'organisme néerlandais regroupant les activités des Assedic et de l'ANPE en France, avait déjà alimenté la chronique l'an dernier après le scandale des allocations versées à des Polonais qui n'avaient pas perdu leur emploi mais étaient retournés au pays. Ils continuaient à percevoir des indemnités adressées à leur ancien domicile aux Pays-Bas.
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Plus récemment, une enquête de la chaîne de télévision RTL a aussi épinglé l'UWV. Des journalistes ont révélé que l'organisme avait consenti, « les yeux fermés », à verser des pensions pour incapacité de travail à vie. L'organisme a admis avoir procédé de la sorte pour raccourcir la liste d'attente des personnes devant être convoquées pour un nouvel examen de leur handicap.
L'UWV a fait savoir que les sommes indûment versées aux prisonniers portaient sur plusieurs dizaines milliers d'euros. Mais aucun chiffre n'a filtré sur le montant total des bévues à répétition déboursées par les Assedic néerlandaises.
Didier Burg (Correspondant à Amsterdam)