Publicité

Après ses critiques, Clémentine Autain devient «la femme à abattre» à La France Insoumise

Clémentine Autain subie de nombreuses critiques au sein de La France Insoumise. BERTRAND GUAY/AFP

LE SCAN POLITIQUE - En sortant du bois pour critiquer la campagne de La France Insoumise aux européennes et proposer un «big bang» à gauche, la députée LFI s’est mis à dos ses collègues.

La traditionnelle réunion du groupe LFI à l’Assemblée semble interminable ce mardi matin pour Clémentine Autain. En face d’elle, la députée Danièle Obono l’accuse devant les autres de tous les maux. Comme beaucoup d’Insoumis, elle semble ne pas avoir digéré les critiques de sa collègue dans les médias ces derniers jours. Clémentine Autain a durement remis en cause «la ligne politique» adoptée par le mouvement pour les européennes. Pire dans la maison Insoumise, elle a osé s’attaquer à Jean-Luc Mélenchon, déplorant notamment sa «logique du clash», celle «du bruit et de la fureur». Ce mardi matin, le chef des troupes préfère rester silencieux. D’autres parlent à sa place. Ils reprochent à la députée sa manière de faire, remettent en cause sa fidélité, l’accusent même de trahison.

» VOIR AUSSI - LFI aux Européennes: «Un problème de ligne», selon Clémentine Autain

«Elle en prend plein la gueule»

Pour Clémentine Autain, la situation au sein du groupe Insoumis est devenue critique. «Mis à part François Ruffin, tous les députés sont contre elle. Elle en prend plein la gueule. C’est la femme à abattre», s’alarme un de ses proches. Dans les couloirs du Palais Bourbon, de nombreux attachés parlementaires des élus LFI ont arrêté de la saluer. «On a peur qu’elle connaisse le même sort qu’un Djordje Kuzmanovic ou un François Cocq, virés du mouvement par un simple tweet», s’inquiète son entourage. À l’hiver dernier, les deux hommes du courant souverainiste ont été exclus sans aucun ménagement après avoir émis publiquement des critiques.

Clémentine Autain paie aussi sa dernière initiative. Après la débâcle des européennes (un peu plus de 6% des voix), la députée de Seine-Saint-Denis a lancé un appel pour un «big bang» à gauche avec Elsa Faucillon, son amie et députée communiste. Un projet qui a vocation à «construire une espérance capable de rassembler et de mobiliser» la gauche radicale, au-delà de La France Insoumise. Une tribune publiée dans Le Monde a déjà recueilli plus d’un millier de signataires et un événement est prévu le 30 juin au cirque Romanes, à Paris.

Les proches de Clémentine Autain assurent cependant qu’il ne s’agit «pas d’une initiative contre» le mouvement de Jean-Luc Mélenchon. «LFI a connu un essoufflement lors de la campagne des européennes. Nous devons prendre notre part de réflexion sur les causes qui nous incombent. On ne peut pas trouver des solutions tout seul, il faut discuter avec les autres formations de gauche, les associations, les syndicats...», explique Laurence Lyonnais, candidate sur la liste LFI aux européennes, du courant Ensemble Insoumis, et signataire de l’appel.

De sévères critiques

Rien qui n’apaise l’agacement des cadres Insoumis. Parmi eux, le député Éric Coquerel. Mardi après-midi, il enchaînait les prises de parole dans les couloirs du Palais Bourbon pour dire tout le mal qu’il pensait de l’initiative. «Avec La France Insoumise, on a réussi à bâtir une force qui a quand même représenté 19% à la présidentielle, 11% aux législatives. On s’est planté aux européennes mais on a tout de même six élus. Est-ce la peine de laisser penser que tout est à reconstruire? Je ne crois pas. Ce n’est pas rendre service à notre espace politique», a-t-il martelé.

La semaine dernière, l’ancienne chroniqueuse de C8 Raquel Garrido, épouse du député LFI Alexis Corbière et historique du mouvement, avait déjà ouvert les hostilités lors d’un entretien vidéo à Regards. «Ce que fait Clémentine Autain est déloyal mais, comme elle ouvre la discussion, discutons», avait-elle raillé. Raquel Garrido estimait que, contrairement à ce qu’avance la députée, c’est bien «la ligne Autain» qui avait «été mise en œuvre lors de cette élection européenne». À savoir parler à «la gauche» plutôt qu’au «peuple», contrairement à la présidentielle. «Et sa ligne a pris 6%», soulignait-elle. Des propos sévères, sous fond de provocation. Le média en ligne Regards est en effet codirigé par... Clémentine Autain. «Raquel Garrido était à la limite de l’insulte en souriant», grince-t-on en interne.

C’est justement sur Regards que Clémentine Autain a répliqué mercredi. «Ce que j’ai fait est assez banal», assure-t-elle. «Les leaders politiques sont amenés à s’exprimer et à donner des éléments d’explications du résultat et des éléments pour pouvoir se relancer». Sur son initiative, pas question de faire machine arrière. «Je continue de penser que ce qui rétrécit notre espace, c’est de ne pas avoir une culture du pluralisme suffisamment affirmée pour que tout le monde puisse se retrouver dans le grand espace commun que doit être La France Insoumise», explique-t-elle. Jeudi matin, Clémentine Autain montera dans le même train que le reste de son groupe parlementaire. Direction Bruxelles pour accompagner les nouveaux eurodéputés LFI au Parlement européen. Même François Ruffin, qui pensait pouvoir se porter pâle, en sera. Objectif: apparaître uni...

» VOIR AUSSI - Gauche: Jean-Luc Mélenchon doit-il passer la main?

Après ses critiques, Clémentine Autain devient «la femme à abattre» à La France Insoumise

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
209 commentaires
  • djack 6574

    le

    Serait elle capable défaire un vrai métier ?.... Un jour elle a dit.... Il me faut ce poste de député... Sinon je serai obligée d'aller travailler...

  • soeur marie robert

    le

    Un beau parti démocrate....

  • socrat

    le

    Lamentable panier de crabes inutiles qui ne vivent qu’enfermés dans leur idéologie crypto-communiste.

À lire aussi