Matinales radio : où sont les femmes ?

Une étude de l’Ina sur les invités des matinales révèle que les femmes peinent à trouver leur place sur les ondes. Première responsable : la politique.

Par Matilde Meslin

Publié le 06 juin 2019 à 08h00

Mis à jour le 08 décembre 2020 à 00h52

80 % d’hommes pour 20 % de femmes. C’est en moyenne la proportion des invités que les auditeurs des radios généralistes (France Inter, Europe 1, RTL, RMC, France Culture) ont pu entendre au réveil, entre 2007 et 2017. C’est ce que révèle La Revue des médias, le magazine d’analyse des médias conçu par l’Ina, dans une étude très documentée. Un travail titanesque qui permet de poser des chiffres sur deux phénomènes : l’augmentation du nombre d’invités politiques, et l’équilibre presque constant d’une invitée femme pour quatre invités hommes en moyenne.

Ce phénomène peut s’expliquer de plusieurs manières. D’abord par l’importance des invités politiques, qui représentent un tiers des interviews du matin, et comptent peu de femmes. Parmi les vingt personnalités politiques les plus invitées à parler derrière un micro, figurent seulement quatre femmes (Nathalie Kosciusko-Morizet, 155 invitations ; Marine Le Pen, 147 invitations ; Ségolène Royal, 133 invitations ; et Valérie Pécresse, 121 invitations). L’homme le plus invité, Manuel Valls, affiche 196 interventions au compteur.

La place des femmes sur l’ensemble des ondes n’a presque pas augmenté entre 2007 et 2017, passant de 19,8 % des invités à 22,3 % seulement. Plus spécifiquement, les radios privées ont tendance à diminuer la part des femmes invitées (– 4,26 % pour Europe 1, – 1,46 % pour RMC, – 1,28 % pour RTL), tandis que les radios publiques l’augmentent (+ 17,32 % pour France Culture, + 2,95 % pour France Inter).  

Du côté des présentateurs de matinale enfin, pas de femme, hormis Léa Salamé qui coanime avec Nicolas Demorand le 7-9 de France Inter. De façon générale, le temps d’antenne des femmes à la radio reste inférieur à celui des hommes : en moyenne, elles n’ont la parole que 31,2 % du temps.

Pour une meilleure visualisation des données utilisées dans l’étude, des graphiques sont disponibles sur le site de l’Ina.

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