phrase de harcèlement sexuel

Harcèlement dans la pub : les Lionnes affichent les témoignages de victimes

© Les Lionnes

Dans la nuit du 5 au 6 juin 2019, Les Lionnes, association pour la protection, la défense et la promotion des femmes dans la publicité, ont placardé les témoignages de femmes victimes de harcèlement et d’agression sexuelle dans les grandes agences parisiennes.

« Cette nuit, Les Lionnes ont collé vos maux sur les murs des agences de Paname. Puis, elles se sont fait arrêter par la police en pleine tournée après avoir rendu visite à Ubi Bene, Babel, Darewin, Romance, BETC et DDB », dévoile un post Instagram publié sur le compte des Lionnes ce matin. Depuis le 13 mars dernier, l’association se bat pour la défense, la protection et la promotion des femmes dans le milieu de la pub.

Manifestement, Christelle Delarue, instigatrice du mouvement et CEO de l’agence Mad&Women, n’a pas voulu attendre l’ouverture des Cannes Lions pour ouvrir les hostilités. « Depuis #MeToo et la Ligue du LOL, rien n’a changé. Dans les agences, les mecs incriminés ne sont toujours pas sortis », s’insurge la meneuse. Qu’à cela ne tienne, « les lionnes » mèneront leur combat de l’intérieur.

Une opération coup de poing au nom de la dignité

Hier soir, une dizaine de membres du collectif (elles sont plus de 200 femmes publicitaires à l’avoir intégré, ndlr) ont décidé d’organiser une descente dans certaines grandes agences parisiennes. Elles y ont affiché les témoignages de femmes victimes de harcèlement et d’agression sexuelle en agence avant d’être interpelées par les forces de l’ordre à la sortie de l’agence DDB, un peu avant 3h du matin. Les agences restantes (TBWA, CLM BBDO, Buzzman, Rosapark, FF, McCann,, Marcel, Publicis, Havas et Herezie…) ont été épargnées.

« On s’y attendait, nous confie Christelle Delarue. C’est aussi pour cela qu’un site compile tous ces témoignages ». De la « blague » à l’injonction, du plus grivois au plus insoutenable, du plus humiliant au plus violent, les mots sont effarants.  

À la manière de #MeToo sur Twitter, un encart du site invite les femmes à partager leur histoire de façon anonyme. Sans balancer de noms toutefois. « On a voulu protéger les femmes qui ont offert leur témoignage. Certaines ont peur, poursuit la meneuse. On ne veut pas non plus incriminer les agences. En revanche, les hommes qui ont des choses à se reprocher vont se reconnaître ». Sur le site de l’opération, une mention rappelle aux femmes qui voudraient partager leur témoignage que la diffamation est un délit et préconise de ne pas citer de nom.

  « Si les femmes ne sont pas à la table des négos, c’est qu’elles sont au menu »

L’objectif ? Bannir le sexisme ordinaire, protéger les femmes, mais surtout promouvoir leur travail en exigeant l’égalité dans la profession. « Si les femmes ne sont pas à la table des négos, c’est qu’elles sont au menu, martèle Christelle Delarue. Où sont les femmes dans les COMEX ? Où sont les femmes en planning strat’ ? Où sont les femmes en développement commercial ?  Avec 89% d’hommes à la tête des directions de création à l’échelle internationale, le combat de la parité est loin d’être terminé, et ce dans toute la chaîne de production », conclut la CEO.

Pour suivre le mouvement : https://www.leslionnes.club/

#CANNESLIONNES


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Margaux Dussert

Diplômée en marketing et publicité à l’ISCOM après une Hypokhâgne, Margaux Dussert a rejoint L’ADN en 2017. Elle est en charge des sujets liés à la culture et la créativité.
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  1. Avatar Anonyme dit :

    Merci de faire ça.

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