Le mécène Samuel Courtauld s’est constitué dans les années 20 une incroyable collection. Durant les travaux de la Galerie Courtauld à Londres, une centaine d’œuvres impressionnistes sont à admirer à la Fondation Louis Vuitton.
1
« Un Bar aux Folies-Bergère », Édouard Manet
Un Bar aux Folies-Bergère est la dernière œuvre majeure de Manet, exécutée en 1882, un an avant sa mort. Un tableau hypnotique, qui attire le regard du visiteur quand il pénètre dans la première salle de l’exposition. On y voit une serveuse derrière un comptoir, le regard fixe, las, dans ce music-hall parisien connu pour accueillir des prostituées. Si ce tableau est fascinant, c’est en raison du miroir placé derrière la serveuse, qui renvoie l’image de la salle. Manet montre que la jeune femme est en réalité en discussion avec un homme, peut-être un futur client...
À côté, impossible de passer à côté de l’esquisse du Déjeuner sur l’herbe, chef-d’œuvre d’Édouard Manet exposé à Orsay. Une femme nue, une seconde qui se baigne légèrement vêtue, deux hommes habillés, assis dans l’herbe : la toile a fait scandale, a été refusée au Salon de 1863. Si Manet a entretenu des liens ambigus avec l’impressionnisme, il montre avec ce tableau qu’il est l’un des précurseurs de la peinture moderne.
2
« La Gare Saint-Lazare », Claude Monet
Des ombres de locomotives, des volutes de fumée, la verrière d’une gare, des silhouettes. Une toile sombre et grise. Claude Monet, dont de nombreuses œuvres sont exposées à la Fondation Louis Vuitton, a peint douze vues de la gare Saint-Lazare en 1877. Un lieu familier pour le « père de l’impressionnisme », plutôt connu pour être un peintre de la nature : c’est de là que partait le train pour Argenteuil, où il vivait avec sa famille.
3
« La Montagne Sainte-Victoire au grand pin », Paul Cézanne
Impossible de dissocier Cézanne de « sa » montagne Sainte-Victoire, près d’Aix-en-Provence, qu’il a peinte sur près de quatre-vingts toiles. Celle-ci offre une superbe perspective avec un pin au premier plan, des champs verts et dorés à perte de vue et la Sainte-Victoire qui domine le fond du tableau. Courtauld avait un vrai coup de cœur pour Cézanne, dont on peut aussi admirer le superbe Homme à la pipe ainsi que Les Joueurs de cartes.
4
« Champ de blé, avec cyprès », Vincent Van Gogh
Des épis de blé dorés battus par le vent, comme les herbes, un ciel blanc et gris tumultueux… Un tableau torturé, à l’image de Vincent Van Gogh à cette période de sa vie (1889), alors en hôpital psychiatrique à Saint-Rémy-de-Provence. Au sommet de son art, il semble ne faire qu’un avec ses peintures. La toile voisine, son Autoportrait à l’oreille bandée, offre une troublante illustration de cette période tempétueuse. Le génie hollandais mourra un an plus tard.
« La collection Courtauld, le parti de l’impressionnisme », à la Fondation Louis Vuitton, 8, avenue du Mahatma-Gandhi, Paris (XVIe). Jusqu’au 17 juin, tous les jours sauf le mardi, de 11h à 20h. Tarifs : 16/10/5 €.
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