Billy et Hoppy, deux robots au chevet des enfants

Actualisé

GenèveBilly et Hoppy, deux robots au chevet des enfants

Pour aider les jeunes patients à supporter des soins souvent très lourds, les HUG font appel à des androïdes interactifs. Une première suisse.

David Ramseyer
par
David Ramseyer

Avec leur robe de métal multicolore et leurs circuits intégrés, Billy et Hoppy parcourent depuis une semaine les chambres du service des soins intensifs pédiatriques des HUG. Polyglottes - elles parlent 119 langues - les deux demoiselles cyborgs racontent des blagues aux enfants, répondent à quelques questions et jouent avec eux. Surtout, elles soulagent les petits malades.

«Ces robots leur font un peu oublier leur situation difficile», souligne Mélanie Theate, tandis qu'elle pose un cathéter à un garçonnet. L'infirmière spécialisée poursuit: «Ils permettent par exemple de faire diversion lorsqu'un enfant doit endurer des traitements invasifs, douloureux ou anxiogènes».

S'évader et sourire

Déjà utilisées en France, ces machines débarquent pour la première fois en Suisse. Dotée de reconnaissance faciale, elles lisent aussi les badges électroniques au poignet des jeunes patients, sur lesquels sont notamment répertoriés leurs jeux préférés. Contes en musique et coloriages sont aussi disponibles sur l'écran digital de Billy et Hoppy. «C'est très utile lorsqu'un enfant ne doit pas trop bouger, pendant un électrocardiogramme par exemple, relève une autre infirmière du service, Julie Renaut. Mais surtout, ça leur rend le sourire».

L'accueil réservé à cette nouvelle technologie semble unanimement positif. Le personnel, qui avoue parfois jouer avec les robots durant les permanences de nuit, se dit enchanté. Les parents aussi, tout comme leur progéniture, qui peut ainsi s'évader de son univers de souffrance.

Du mieux pour une scolarité mise à mal

Achetés grâce à la fondation privée des HUG, les cyborgs intègrent également des programmes thérapeutiques. A mots choisis, ils expliquent leur maladie au patient. A l'avenir, ils devraient aussi proposer davantage de logiciels éducatifs, de français ou de mathématiques par exemple. Hospitalisés durant des mois, certains enfants sont en effet déscolarisés.

Enfin, les androïdes pourront accompagner les jeunes au bloc opératoire. Aux petits soins pour leurs patients, Mélanie et Julie n'entendent cependant pas être remplacées par de vulgaires machines: «On ne laisse jamais un robot seul avec un enfant. C'est un compagnon de soins, pas un infirmier».

Ton opinion