La période ne pouvait être plus propice : alors que la mairie de Paris vient de durcir les règles entourant l'utilisation des trottinettes et que les accidents se multiplient, la start-up Bumpair prépare l’industrialisation du casque le plus léger et le plus compact au monde. Gonflable, tenant dans un paquet à cigarette, il pèse moins de 100 grammes. De quoi lever le principal obstacle à la diffusion massive du port du casque chez les trottineurs et les cyclistes : l’encombrement et le poids.
Le casque pesant 100 grammes tient dans un paquet de cigarettes
Invention protégée par un brevet, ce casque se gonfle en deux secondes au moyen de cartouches – produits que Bumpair envisage de fournir – ou d’une classique pompe à vélo.
Le casque Bumpair a subi avec succès les tests nécessaires à l’obtention du marquage CE. "Grâce à sa structure gonflable, il amortit les chocs et protège mieux le crâne que les casques durs", souligne Thomas Pandraud, le fondateur de Bumpair. Accompagnée par l’incubateur strasbourgeois Semia, la start-up a produit une première série de 50 casques, en cours de test auprès d’utilisateurs. Elle prépare l’industrialisation de son produit et sa commercialisation. Assez naturellement, les premiers clients visés par la start-up sont les loueurs de trottinettes. "Nous sommes en discussion avec plusieurs acteurs", affirme Thomas Pandraud. La jeune société pourrait également vendre en direct par son site internet ou passer par des distributeurs. Les discussions commerciales en cours obligent la start-up à rester pour l’instant très discrète sur son lancement : elle ne diffuse, pour l'heure, aucun visuel de son invention.
Les fondateurs de Bumpair avaient lancé un casque MP3 pour chevaux
L'équipe fondatrice de Bumpair n’en est pas à son coup d’essai. En 2016, deux des trois fondateurs, Hugo Kajdas et Thomas Pandraud avaient lancé Horsecom, un casque bluetooth utilisé pour détendre les chevaux. Un demi-succès : l'entreprise a fédéré une communauté de 60 000 passionnés d'équitation, vendu 4000 casques, mais elle a dû fortement réduire la voilure salariale et être cédée à un acteur du monde équestre. Pour lancer Bumpair, ces deux ingénieurs de formation se sont associés à un troisième larron, Timothée Bergeret , ingénieur également, passé par Airbus. Les premiers financements de Bumpair (50.000 euros) proviennent des fondateurs et d'une subvention de la région Grand Est.