La Chine a mis en orbite sept satellites. Une information anodine mais qui a tout de même fait les gros titres de la presse spécialisée car le lanceur a décollé depuis une plateforme stationnée en mer. Une performance technique indéniable mais à l'avenir commercial très incertain, comme le montre la société Sea Launch, aujourd'hui à l'arrêt, qui opère le lanceur Zenith depuis une plateforme de lancement. Pour la Chine, l'utilisation d'un pas de tir flottant répond à un certain nombre de besoins de sorte que, même si la rentabilité financière n'est pas au rendez-vous, ce système de lancement complètera la gamme des lanceurs chinois.


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    Pour la première fois, la Chine a lancé une fuséefusée depuis une plateforme maritime. Mercredi 5 juin, un lanceur Long March 11 a décollé en pleine mer Jaunemer Jaune avec 7 satellites à bord. Selon la Casc (China Aerospace Science and Technology Corporation), le vol a été un succès et les 7 satellites ont tous été placés en orbite.

    Avec ce nouveau système de plateforme maritime, la Chine renforce son autonomieautonomie de l'accès à l'espace et abaisse ses coûts au décollage. En s'éloignant des terres, ce dispositif contribue aussi à renforcer la sécurité autour de ses lancements. En effet, il faut savoir que les bases de lancement terrestres de la Chine ont pour principal inconvénient de faire voler ses lanceurs au-dessus de zones habitées. Il est assez courant que des morceaux de fusée retombent dans les périmètres d'habitation avec tous les risques que cela comporte.

    Un effet de fronde pour améliorer les performances des lanceurs 

    L'utilisation d'un pas de tir flottant a cela d'intéressant qu'il est possible de se rapprocher de l'équateuréquateur ; cela permet de bénéficier au mieux de l'effet la rotation de la Terre qui agit un peu comme une fronde. Cette force centrifuge, dont l'énergie est fournie par la vitesse de rotationvitesse de rotation de la terre autour de l'axe des pôles, aide au lancement en donnant un effet de catapulte au décollage, non négligeable pour réaliser des économies de carburant.

    Le saviez-vous ?

    Parmi les 14 autres sites étudiés, la proximité de l’équateur et la faible densité de la population sont deux des principales raisons qui expliquent le choix français, en 1965, d’installer une base de lancement en Guyane, à Kourou. Ainsi, cette proximité de l'équateur (5,3° de latitude Nord) permet de bénéficier au maximum de l'effet de fronde. Cet effet procure au lanceur un complément de vitesse de l'ordre de 460 m/s.

    Cela dit, ce système de lancement ne va évidemment pas remplacer tous les autres lanceurs en service. En effet, cette fusée à quatre étages est seulement capable de 700 kgkg de charge utile en orbite basse et 350 kg en orbite héliosynchronehéliosynchrone. Des performances très faibles si on les compare avec celles de VegaVega, le lanceur le plus petit de la gamme d'Arianespace. Ce dernier est capable de lancer 2,3 tonnes en orbite basse à 450 kilomètres et 1,5 tonnes en orbite polaire à quelque 700 kilomètres.