POURQUOI C'EST IMPORTANT Lecture : plus d’un jeune Français sur dix en difficulté
Pourquoi c'est important ? Le ministère de l’Éducation nationale a publié la semaine dernière une étude réalisée à partir de la journée Défense et citoyenneté de 2018. Près de 710 000 jeunes âgés de 16 à 25 ans y ont participé. Et les résultats sont inquiétants : 11,5 % de ces jeunes sont en "difficulté de lecture".
Et s'ils présentent un niveau insuffisant de compréhension de l’écrit, pour 5,2 % d’entre eux, c’est même un déficit "important" de vocabulaire qui les fait entrer dans la catégorie de l’illettrisme. La raison ? Ils n’ont pas intégré les mécanismes de base de traitement du langage écrit.
Certains (6,3 %) ont "un niveau lexical correct" mais qui ne leur suffit pas à comprendre les textes écrits. Enfin, 5,9 % des jeunes "dont les composants fondamentaux de la lecture sont déficitaires, ou partiellement déficitaires" arrivent à compenser leur difficulté pour se hisser à un "certain" niveau de compréhension.
Quels sont les profils les plus concernés ? Si l’étude montre que ces difficultés de lectures sont de moins en moins présentes à mesure que le niveau d’étude s’élève, les élèves sont tout de même près d’un sur deux chez ceux qui ont arrêté au niveau collège (48,5 %) à faire face à ce problème. On tombe à 4,7 % pour ceux qui vont jusqu’au bac.
Le pourcentage de jeunes en difficulté est aussi très différent selon le sexe. Quelque 9,6 % des filles rencontrent des difficultés contre 13,2 % des garçons. Ces derniers souffrent d’un "déficit des mécanismes de base de traitement du langage écrit" supérieur à celui des filles. En revanche, leur score moyen en vocabulaire est comparable à celui de leurs camarades féminines.
Quelles sont les régions les plus touchées ? Les difficultés de lecture sont plus prononcées dans les départements du Nord et ceux entourant l’Ile-de-France. Le taux de jeunes en difficulté monte ainsi à 17,2 % dans l’Aisne, 15,4 dans la Somme, 14,1 dans l’Oise. Elle est également élevée dans la Nièvre (15,3 %) et en Charente (15,2 %). Enfin, le Haut-Rhin (12,6 %), le Jura (12,5 %), le Doubs (12,7 %) et la Haute-Saône (13,5 %) présentent aussi des taux supérieurs à la moyenne nationale.
Mais les scores les plus préoccupants viennent des départements d’outre-mer : 30 % pour la Guadeloupe, la Martinique et la Réunion, 50 % en Guyane et 74 % à Mayotte.
À l’inverse, les départements les moins touchés par les difficultés de lecture sont Paris (6 %) et plusieurs départements de la région parisienne (6,2 % pour les Hauts-de-Seine, 7,4 % pour le Val-de-Marne, 7,5 % pour les Yvelines, 8 % pour la Seine-et-Marne). La Loire-Atlantique, troisième avec 6,3 % de jeunes en difficulté de lecture, le Rhône (7,7 %) et la Corse-du-Sud (8 %) sont également bien placés.