Créez votre propre jardin médicinal !

Publié le par Ysabelle Silly

C’est le printemps ! Calendula, lavande, mauve, bourrache… Faites-pousser vous-même des plantes médicinales en pots ou en pleine terre et préparez votre pharmacie naturelle à la maison. Nos conseils pour les planter, les cueillir et les conserver. Le bien-être est à la portée de vos mains.

En maison ou en appartement, faites poussez des plantes médicinales ! Elles sont gorgées de bienfaits. Le pourpier (Portulaca oleracea) lutte contre la constipation ; la mauve (Malva) apaise la bronchite ; le souci (Calendula officinalis) soigne les troubles cutanés ; l’aspérule odorante (Galium odorantum)calme les affections du foie et l'achilée millefeuille (Achillea millefolium) réduit les règles abondantes…

« La culture des plantes médicinales est  simple et ne demande que très peu d’eau car ces spécimens sont   souvent assez robustes », indique François Pauly, responsable de la filière végétale à Jardiland. »

Différentes façons de planter

  • La semence des graines : « Au jardin, préférez un sol aéré, ensoleillé, et normalement hydraté (ni trop sec, ni trop humide) », conseille François Pauly. Semez en rangs ou dispersez-les graines comme à l’état sauvage. A la maison, suivez la même méthode et disposez vos pots sur le balcon ou sur le bord d’une fenêtre.
     
  • Le bouturage : certains végétaux ne produisent pas de graines ou germinent très lentement. Multipliez alors la récolte par bouturage (mise en terre d’un fragment de végétal pour en faire une nouvelle pousse). A l’intérieur ou au jardin, conservez les boutures dans un terreau humide, en situation chaude et lumineuse. Puis, au printemps, coupez leur base et rempotez-les individuellement dans un mélange composé de vermiculite et de terreau fin (ne réutilisez pas la terre d’origine).

Cueillez les plantes médicinales au bon moment

« Récoltez les plantes médicinales de préférence dans leur  première fraîcheur, avant l’entière floraison : la teneur en principes actifs est plus importante lorsque le végétal est en  pleine croissance, recommande Edith Laurennier, herboriste à Saint-Rémy-de-Provence. »

Toutefois, selon la partie utilisée, la récolte peut avoir lieu à des moments différents :

  • lors de la floraison pour les feuilles ;
  • à la fin de l'hiver pour les fleurs ou les sommités fleuries ;
  • au début du printemps pour les bourgeons ;
  • à première maturité pour les fruits ;
  • au début de l'hiver ou du printemps pour les racines et les tiges ;
  • en automne pour les oignons et les bulbes.

Evitez de cueillir les plantes par temps humide : préférez un jour sec et une heure ensoleillée.

Retirez les herbes étrangères qui peuvent s'accrocher et prenez soin de ne pas mélangez les différentes espèces dans le même sac ou panier.

Séchez les plantes sans les rincer

  • Faites sécher les plantes médicinales dès que possible pour éviter qu’elles ne fermentent. Ne les rincez pas à l’eau, sauf pour nettoyer les racines (que vous ferez ensuite sécher dans un four à 50 °C). Avant et après la dessiccation (séchage), ôtez les tiges épaisses.
  • Réalisez le séchage à l'ombre, dans un endroit ventilé et à l'abri des poussières. Etendez vos plantes sur de la toile de jute ou du grillage et évitez de les amonceler. Vous pouvez aussi les suspendre à un fil à linge.

« Les plantes médicinales ne sont pas toujours séchées : certaines sont utilisées fraîches car la dessiccation peut leur faire perdre leurs propriétés », informe Alain Tessier, ethnobotaniste à Montbrun-les-Bains.

 

Conservez votre récolte

  • Conservez les plantes dans un endroit obscur, sec et bien aéré. Gardez-les dans des contenants propres et sans odeur (boîtes en fer, sacs en papier, pots en grès ou en verre).
  • Etiquetez vos récipients avec les noms des plantes et les dates de récolte.
  • Utilisez toujours le même pot pour une espèce afin de ne pas mélanger les arômes.

« Vos végétaux ne se conserveront pas plus d’une année, précise Alain Tessier. Si vous n’avez pas le temps de tout utiliser, congelez-les. »

Trois plantes médicinales en exemple

Les vertus des plantes peuvent vous aider à soigner les petits maux du quotidien. Néanmoins, consultez un pharmacien ou un herboriste avant toute utilisation.

La bourrache (borago officinalis): ses fleurs sont utilisées lors de refroidissement ou de rhume pour augmenter la transpiration. Le nitrate de potassium qu’elle contient fait de la bourrache un très bon diurétique. Elle est aussi recommandée contre les fièvres éruptives (rougeole, scarlatine).
Utilisation :
- en cataplasme, ses feuilles apaisent les irritations cutanées ;
- en décoction, le mélange feuilles, fleurs et jeunes tiges de bourrache calme les troubles respiratoires (15 g de chaque dans 1 litre d’eau).

La chicorée (cichorium intybus): sa racine et ses feuilles facilitent la sécrétion et l’évacuation de la bile. Elles sont aussi diurétiques et aident à la digestion. Elles tonifient le foie et calment la soif chez les diabétiques, sans provoquer de transpiration secondaire.
Utilisation :
- consommée au début du repas, la salade de jeunes feuilles de chicorée a un effet déconstipant et diurétique ;
- le sirop de chicorée est laxatif et dépuratif (2 à 4 cuillerées à café le matin, à jeun, selon l’âge). Extraire le jus des feuilles et des racines (à l’aide d’un extracteur à vis sans fin) pour obtenir 1 demi-litre de jus, auquel vous mélangerez 500 g de sucre. Laissez réduire à feu doux, sans bouillir, jusqu’à l’obtention d’un sirop.

La lavande (lavandula angustifolia): elle a des vertus calmantes, utiles lors d’insomnie ou d’irritabilité. Elle apaise les migraines et les vertiges, facilite la digestion et combat les coliques.
Utilisation :
- appliquée sur la région des bronches, elle calme la congestion pulmonaire ou la pneumonie ;
- en teinture alcoolique (faites macérer 100 g de fleurs dans 500 g d’alcool pendant un mois), la lavande a de multiples usages. En friction, contre les bronchites et les névralgies ; en application, pour désinfecter les plaies ; sur un morceau de sucre, contre le hoquet et les spasmes d’estomac.