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"Vive Merah", "Sale juif"... La maison de Latifa Ibn Ziaten couverte de tags haineux
Depuis la mort de son fils, Latifa Ibn Ziaten est engagée dans la lutte contre la radicalisation islamiste.
NICOLAS LIPONNE / NURPHOTO

"Vive Merah", "Sale juif"... La maison de Latifa Ibn Ziaten couverte de tags haineux

Courage Madame

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Le domicile de la mère d'Imad Ibn Ziaten, première victime de Mohamed Merah, a été recouvert dans la nuit de tags antisémites ou faisant l'apologie du terroriste.

"Vive Mera" (sic), "Juif bientôt mort", "On va t'avoir"... Voici les inscriptions que Latifa Ibn Ziaten, mère d'Imad Ibn Ziaten, la première victime du terroriste Mohamed Merah en 2012, a rapporté ce lundi 10 juin avoir trouvé taguées sur les murs de sa maison, près de Rouen, à la bombe noire. La police, qui a confirmé l'information, s'est rendue sur place dans la matinée pour constater les faits.

"En me réveillant ce matin, c’est sous le choc que j’ai découvert ces tags sur les murs de ma maison. Une nouvelle fois, je suis prise pour cible. J’ai déposé plainte. J’espère que les coupables seront retrouvés et punis de leur acte haineux", a témoigné sur Twitter, photos à l'appui, la fondatrice de l'association IMAD pour la jeunesse et la paix, engagée dans la lutte contre la radicalisation islamique. En 2016, elle avait déjà été menacée dans les rues de Carcassonne par le djihadiste Radouane Lakdim qui, en mars 2018, a tué quatre personnes, dont le gendarme Arnaud Beltrame, dans cette ville et dans le Super-U de Trèbes.

Plainte pour apologie du terrorisme

Sur BFMTV, l'avocate de Latifa Ibn Ziaten, Me Samia Maktouf, a indiqué qu'elle avait déposé plainte pour "apologie du terrorisme", "violation de domicile" et "menace de mort". "Un cap a été franchi en termes de violence, de haine, d'antisémitisme et de racisme. Ma cliente ne se sent plus en sécurité aujourd'hui. J'en appelle à monsieur le ministre de l'Intérieur pour que l'intégrité physique de ma cliente soit assurée", a déclaré Me Maktouf.

"Indigné par les menaces et messages de haine inscrits sur les murs du domicile de Latifa Ibn Ziaten, a réagi sur Twitter le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner. Je viens de m’entretenir avec elle pour lui dire mon soutien et ma détermination à ce que les auteurs de cette infamie répondent de leurs actes devant la justice".

Imad Ibn Ziaten avait été la première victime du djihadiste qui, en mars 2012, a assassiné trois soldats puis, dans l'école juive Ozar Hatorah, un professeur de religion, ses deux fils et une fillette de 7 ans. Sur Twitter, l'information a engrangé ce lundi une vague d'indignation et de solidarité à son égard, beaucoup lui écrivant : "Courage Madame".

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne