CORÉE DU NORD - Les témoignages recueillis par cette ONG sud-coréenne sont glaçants. Dans son rapport “Mapping the fate of the dead” (“Cartographie du destin des morts”), le Groupe de travail sur la justice transitionnelle révèle l’existence de 381 sites d’exécution publique en Corée du Nord, rapporte la BBC.
Parmi eux, des marchés, des écoles, des terrains de sports, mais aussi les prisons ou les camps de travaux forcés où sont enfermés les “criminels politiques”.
Un transfuge, détenu dans un camp de travail au début des années 2000, raconte par exemple comment on avait obligé 80 prisonnières à assister au meurtre de trois femmes accusées de tentative de fuite.
“Des foules de plus de 1000 personnes peuvent assister à ces exécutions”, décrit l’ONG. Certains des condamnés à mort le sont pour des infractions mineures : des vols ou même simplement pour avoir regardé la télévision sud-coréenne. Leurs proches, y compris leurs enfants, ont parfois été forcés de regarder l’exécution. “Les corps ont rarement été rendus à leur famille”, ajoutent aussi les militants sud-coréens.
Selon leur rapport, ces exécutions sont une “méthode systémique” du régime nord-coréen pour faire régner la peur, contenir les citoyens et conserver son pouvoir autoritaire.
610 témoignages difficiles à vérifier
Pour mener cette enquête, le Groupe de travail a interrogé 610 exilés nord-coréens. Un chiffre mis en avant par l’ONG pour fiabiliser leurs conclusions. Mais ce type de rapport venu de la Corée du Sud en conflit avec son voisin est toujours à prendre avec précautions. Les témoins sont pour la plupart des dissidents et il est quasiment impossible de vérifier leurs dires, tant la Corée du Nord est un pays secret et fermé sur lui-même.
L’exemple parfait, c’est l’exécution publique de la célèbre chanteuse nord-coréenne Hyon Song-wol. Son meurtre sous le regard de son orchestre avait été annoncé par un journal sud-coréen en 2013. Mais elle serait ensuite réapparue en 2018 au sein d’une délégation nord-coréenne en visite à Séoul avant les Jeux olympiques d’hiver... Comme souvent lorsqu’il s’agit de la très opaque Corée du Nord, difficile de démêler le vrai du faux.
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