En 1997, l’annonce avait fait l’effet d’une bombe. L’équipe écossaise, pilotée par le chercheur Ian Wilmut, était alors parvenue à faire naître Dolly après avoir remplacé le noyau de l’ovocyte de sa mère par un noyau d’une cellule adulte. Une manipulation qui a fait de cette brebis le premier animal cloné à naître en bonne santé.

Si Dolly a été euthanasiée en 2003 en raison d’une infection pulmonaire généralement contractée par ses congénères à l’âge de 12 ou 13 ans, les chercheurs du monde entier se sont emparés de la méthode de Ian Wilmut pour cloner d’autres animaux.

23 espèces de mammifères clonées

En novembre 2017, des scientifiques sud-coréens ont même annoncé la naissance de lévriers afghans eux-mêmes clonés sur des clones. En tout, 23 espèces de mammifères ont ainsi été clonées, du chat au dromadaire, en passant par les lapins ou les chevaux. En janvier 2018, une équipe chinoise a également annoncé la naissance des premiers primates clonés.

Une manière, parfois, de mieux tester des médicaments ou d’étudier le développement de pathologies, mais pas seulement.

Parmi tous les travaux de recherche répertoriés, une grande partie d’entre eux a d’abord pour but de développer des clones à des fins alimentaires. Et d’ainsi reproduire à l’identique des espèces réputées pour la qualité de la vitesse de production de leur viande ou les qualités de leur lait. En Argentine, au Brésil ou encore aux États-Unis, plusieurs entreprises travaillent sur la production de viande ou de lait issus de vaches transgéniques. Près de 500 bovins, ainsi que des porcs, seraient produits chaque année pour le marché américain.

Clonage d’animaux de compagnie

En Europe, si certains chercheurs français ont travaillé dans cette optique dans les années 2000, ce n’est plus le cas depuis 2010, date à laquelle la Commission européenne a proposé d’interdire le clonage animal destiné à l’alimentation humaine. « De fait, la recherche dans le domaine alimentaire est totalement arrêtée en Europe », explique Pascale Chavatte-Palmer, chercheuse de l’Inra qui a longtemps travaillé sur les clones bovins, et qui déplore aujourd’hui que ces expérimentations aient été interrompues pour « des raisons d’acceptabilité sociétale ».

Autre catégorie, particulièrement populaire aux États-Unis : le clonage d’animaux de compagnie. Une société installée au Texas, ViaGen, offre la possibilité de cloner son chien ou son chat, moyennant 50 000 dollars pour l’un, et 25 000 pour l’autre. Et depuis l’annonce par la chanteuse Barbra Streisand du clonage de son chien, Samantha, mort en 2017 et « modèle » génétique de deux chiots, la presse américaine regorge d’articles sur la question.

« Il est probable que le clonage des animaux connaisse un regain d’activité en raison de la diffusion de nouvelles technologies facilitant la modification du génome », prédit Pascale Chavatte-Palmer, qui préside aussi l’International Embryo Technology Society, réunissant des chercheurs du monde entier travaillant sur le clonage animal. En Amérique du Nord, des entreprises travaillent déjà à la mise au point d’animaux sans cornes, développant plus de muscles, ou résistant à des maladies.