Le message a été publié sur la page Facebook de l’hôtel Yale, dans l’État du Michigan, écrit le Detroit Free Press.

Chères sœurs qui vivez en Alabama, Ohio, Géorgie, Arkansas, Missouri ou n’importe quel autre État qui applique des lois restrictives. Nous ne pouvons rien faire quant au traitement que vous subissez dans l’État où vous résidez. Mais si vous pouvez venir jusque dans le Michigan, nous vous aiderons en vous logeant pendant plusieurs nuits et en assurant votre transport chez le médecin.”

Après que plusieurs États américains ont décidé d’adopter une série de lois contraignant sévèrement le droit à l’avortement, “Shelley O’Brien a décidé d’agir”. Cette “mère de trois enfants”, directrice d’un hôtel, “a pensé au ‘chemin de fer clandestin’, qui permettait aux esclaves d’atteindre le Nord et la liberté [dans la première moitié du XIXe siècle]. Si un tel réseau est aujourd’hui nécessaire pour les femmes qui désirent avorter, alors elle a juré d’en faire partie, en les faisant venir dans le Michigan”, raconte le quotidien de Détroit.

“Si on commence à s’en prendre au droit des femmes à disposer de leur propre corps, c’en est fini de nous en tant que civilisation”, affirme Shelley O’Brien, dont les propos sont rapportés par le journal.

Le droit à l’avortement en recul aussi dans le Michigan

Quelques semaines après sa publication sur Facebook, le message est devenu viral, accompagné “de quelques remarques désapprobatrices”, reprend le quotidien. “On m’a traitée de tueuse de bébés”, témoigne Shelley O’Brien.

Mais, pour elle, qu’importe. Cette annonce lui a surtout apporté du soutien. “Dans le Michigan, d’autres femmes ont offert de transporter celles qui ne pouvaient se rendre à Yale ou dans une clinique spécialisée sans aide”, relate le journal. Shelley O’Brien prévoit désormais qu’une chambre soit spécialement consacrée aux femmes venues pour avorter.

Selon le Detroit Free Press, “environ 3 % des avortements du Michigan ont été pratiqués sur des femmes vivant en dehors de l’État”. Le mois dernier, l’Assemblée du Michigan, à majorité républicaine, a elle aussi adopté une loi restreignant le droit à l’IVG, qui ne sera plus possible à partir du deuxième trimestre de grossesse. “La loi prévoit une peine de deux ans de prison pour les médecins qui pratiqueraient l’intervention”, explique le journal. La mesure pourrait donner lieu à un bras de fer juridique, signale encore le quotidien, entre le gouverneur démocrate qui “s’est engagé à apposer son veto” et les associations antiavortement qui chercheront à le contourner.