(México) Le chef de la diplomatie mexicaine, Marcelo Ebrard, a affirmé mercredi qu’il n’y avait pas d’annexe secrète dans l’accord conclu avec Washington sur l’immigration et que son pays n’accepterait «jamais» une présence militaire américaine sur son territoire.  

«Dans le rapport que nous avons remis hier figure tout ce qui s’est dit réunion après réunion» avec les responsables américains au cours des négociations à Washington, a déclaré le ministre des Affaires étrangères pendant une conférence de presse commune avec le président Andres Manuel Lopez Obrador.  

M. Ebrard a précisé que le rapport mentionné avait été envoyé au Sénat et que lui-même l’avait présenté au chef de l’État.  

«Il n’y a rien d’autre que ce qui est dans ce rapport, tout ce dont nous avons discuté ou pour lequel nous nous sommes engagés y est écrit», a-t-il ajouté.  

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Marcelo Ebrard

Mardi, le président américain Donald Trump a affirmé que «la majeure partie de l’accord» avec le Mexique n’avait «pas encore été révélée».  

Menacé de se voir imposer des droits de douane, Mexico s’est engagé le 7 juin à prendre plusieurs mesures pour freiner le flux des migrants originaires d’Amérique centrale qui traversent son territoire avant d’entrer clandestinement aux États-Unis.

Mais selon le New York Times, la plupart de ces mesures, dont des renforts à la frontière avec le Guatemala, avaient été convenues au cours de négociations antérieures, ce qui minimisait la portée de l’accord.

Le Mexique a déjà fait savoir que l’accord prévoyait un bilan après 45 jours et a annoncé la mise en place d’une commission spéciale pour veiller à sa mise en application dans ce délai.  

Les autorités mexicaines ont également reconnu que si le flux de clandestins traversant le pays pour se rendre aux États-Unis n’était pas ralenti d’ici là, l’accord pourrait être revu, avec notamment une réforme de la législation mexicaine sur le droit d’asile.  

Parmi les engagements pris par Mexico figure le déploiement de 6000 hommes de la Garde nationale nouvellement créée à la frontière avec le Guatemala et le soutien à des programmes de développement dans les pays d’Amérique centrale.  

Mais «nous n’accepterons jamais la présence d’une quelconque force militaire des États-Unis sur notre territoire, jamais, d’autant que c’est contraire à la Constitution», a insisté Marcelo Ebrard.