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Dix mots que l'on prononce toujours mal

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«Tagliatelle», «mœurs», «Bruxelles»... Les mots sont courants et leurs erreurs de prononciation, également. Le Figaro vous propose de revenir sur leur bonne expression.

Ce sont des histoires, des controverses, des polémiques qu'on ne soupçonne plus aujourd'hui. Mais le français que nous parlons désormais, est une langue qui a longtemps été le théâtre de combat. Une arène dans laquelle se sont affrontés Anciens et Modernes. Les mots «nénuphar», «oignon», «événement», par exemple, sont autant de stigmates des débats qui ont secoué les linguistes depuis quatre siècles. L'orthographe a été, et demeure toujours, un cheval de bataille. Idem pour la prononciation. Le Figaro vous propose de revenir sur dix mots que l'on ne sait jamais vraiment prononcer.

● Anis

En bonbon ou en liqueur, la petite plante fait toujours débat quand on la sert. Faut-il dire «veux-tu de l'anisse» ou «veux-tu de l'ani»? Le mot vient du latin anisum emprunté au grec anison «plante et graine». Si l'on se fie donc à son étymologie, il semblerait que le terme se dise «anisse». Toutefois, le Trésor de la langue française et le Littré notent chacun la prononciation «ani». Est-ce à dire qu'il est fautif de dire «anisse»?

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Pas sûr. Le Trésor de la langue française explique, en citant Le Petit Robert, qu'il est possible de dire «anisse». Le Littré précise cette utilisation. Le ‘s' se lie devant une voyelle. Exemple: «L'anis odoriférant, dites l'ani-z odoriférant».

● Tagliatelle

Sa prononciation semble, à première vue, évidente. Et pourtant, quand on ouvre le dictionnaire, le mot italien se dit bien autrement que «tagu-liatelle». Dérivé de tagliato, participe passé de tagliare «tailler», le terme «tagliatelle» signifie «petites tranches». Il devrait être prononcé, selon Le Petit Robert, «taliatelle».

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● Mœurs

Autres temps, autres mœurs. L'expression est entendue. Mais comment prononce-t-on le mot «mœurs»? Faut-il dire «meursse» ou au contraire, s'abstenir d'exprimer le «s»? Selon Le Littré, la consonne finale ne doit pas être prononcée. «Plusieurs prononcent meurs', en faisant sentir l's, ce n'est pas une bonne prononciation», explique le thésaurus. Il faut dire «meur».

Moins catégorique, Le Trésor de la langue française rappelle les diverses prononciations qui ont abreuvé les colonnes des dictionnaires et explique que «meur» est aujourd'hui vieilli. Conclusion? Les deux prononciations sont correctes. Toutefois, si l'on souhaite être plus «littéraire» à l'oral, on préférera la prononciation «meur».

● Sourcil

Du latin supercilium «sourcil», «partie saillante»,de super «au-dessus de» et de cilium «paupière, cil», le mot «sourcil» est attesté en français sous la forme sorcil au XIIe siècle. Si nos ancêtres les Latins n'avaient pas d'autre choix que de prononcer le «l» dans «superciLium», de nos jours, le «l», présent dans la consonne finale du mot «sourcil», ne se dit plus. Les dictionnaires sont unanimes. On dit «sourci».

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● Magnat

Certains disent «mania», d'autres «magu-na». Qui a tort? Qui a raison? Emprunté au pluriel latin magnates, «les grands, les puissants», de magnus «grand» et attesté depuis le XVIe siècle en français, le mot fut d'abord employé dans le latin administratif en Pologne et en Hongrie. Il y désignait une dignité, note Le Trésor de la langue française.

De nos jours, le mot s'emploie à la fois pour parler d'une personne «puissante» mais aussi pour qualifier un «capitaliste, industriel ou financier très riche». Bien que construit sur le mot latin magnus, qui insiste sur la consonne gutturale, le mot peut se prononcer «mania».

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Qu'en est-il des villes?

● Bourg-en-bresse

Le nom de la ville est souvent prononcé «bourgenbresse». Or, dans les faits, l'unique prononciation de la ville dans l'Ain est «bourkenbresse». Le mot «bourg» vient en effet du francoprovençal, «borg» qui se prononçait «bourk».

● Cassis

Attention ici à la prononciation de la consonne finale. Car le «cassi» et le «cassise» ne désignent pas une même réalité. Si vous dites «cassisse», vous nommez le fruit du cassissier. En revanche, si vous préférez la prononciation «cassi», vous parlerez alors non seulement d'une «rigole pratiquée en travers d'une route pour l'écoulement des eaux», mais aussi de la ville.

● Metz

N'en déplaise aux aficionados du «t» et du «z», il faut dire «Mess» pour être correct, indique Le Petit Robert des noms propres. Rappelons en effet que les habitants de la cité s'appellent les «Messins» et non les «Metzins».

● Auxerre et Bruxelles

Selon Le Petit Robert des Noms propres le «x» doit être prononcé «s». Pour être exact donc, on parlera de la ville d'«Oser». Idem pour la ville de Bruxelles qui devra se dire «Brusselles». Le thésaurus donne deux raisons à cette prononciation. La première nous vient de la phonétique du nom de la ville, issue du néerlandais «brysel» et la seconde, du mot Bruxelles originellement écrit en néerlandais «Brussel», formé sur le terme bruoc «marais» et sella «habitation».

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