Bretagne : Langouët ne lâche rien sur son arrêté anti-pesticides

Malgré le recours de la préfecture de Bretagne lui enjoignant de retirer son arrêté d’interdiction des pesticides, le maire de cette petite commune d’Ille-et-Vilaine compte bien aller jusqu’au bout.

 Le maire de Langouët Daniel Cueff a pris un arrêt municipal contre l’utilisation des pesticides pour répondre « aux inquiétudes de la population ».
Le maire de Langouët Daniel Cueff a pris un arrêt municipal contre l’utilisation des pesticides pour répondre « aux inquiétudes de la population ». PHOTOPQR/Ouest-France/Karin Cherloneix

    Le 18 mai dernier, Daniel Cueff, le maire de Langouët (Ille-et-Vilaine), 600 habitants, faisait le buzz en prenant un arrêté municipal interdisant l'utilisation de pesticides sur son territoire « à une distance inférieure à 150 m de toute parcelle cadastrale comprenant un bâtiment à usage d'habitation ou professionnel ». Une décision destinée à répondre aux « inquiétudes de la population qui revendique légitimement d'être protégée », explique-t-il.

    Si l'initiative de cette commune, qui se proclame fièrement « écologique » sur son site Internet, a fait tousser certains syndicats agricoles, elle est aussi critiquée par la préfète de Bretagne, Michèle Kirry, pour qui l'arrêté paraît « entaché d'illégalité ». L'utilisation des produits phytopharmaceutiques relève en effet d'un pouvoir de police spéciale confiée au ministre chargé de l'agriculture.

    « On verra ce que le juge dira »

    Certes, le maire peut intervenir au titre de ses pouvoirs de police générale en cas de péril imminent ou dans des circonstances particulières locales. Toutefois, celles-ci ne seraient « nullement démontrées », selon la préfète, qui a demandé à Daniel Cueff de retirer son arrêté. Pas de quoi décourager ce dernier qui s'en remet désormais au tribunal administratif.

    « On verra ce que le juge dira. J'ai pris cet arrêté car l'Etat ne prend pas des décisions qui relèvent pourtant de la santé publique ! » En 2017, la préfecture de la Charente avait déjà retoqué un arrêté anti-épandage de pesticides à Ruelle-sur-Touvre. La même année, la justice en avait annulé un autre à Saint-Julien-du-Sault dans l'Yonne.