"C'est assez régulier qu'à la fin du mois de mai, avec tous les ponts, nous ayons des difficultés", explique François Toujas. 1:20
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Margaux Lannuzel , modifié à
La situation n'est "pas dramatique" mais "préoccupante" selon François Toujas, président de l'Etablissement Français du Sang, alors que les réserves disponibles en France ont atteint un plus bas depuis 2011 en mai. 
INTERVIEW

"C'est assez régulier qu'à la fin du mois de mai, avec tous les ponts, nous ayons des difficultés", temporise François Toujas. Invité d'Europe 1, vendredi matin, le président de l'Etablissement Français du Sang a qualifié la situation de "préoccupante" mais "pas dramatique", alors qu'un plus bas depuis 2011 a été atteint le mois dernier. "Nous étions aux alentours de 80.000 stocks", explique-t-il, notant que ce niveau est depuis remonté à 85.000. "Il nous faudrait 100.000 à 120.000." 

"Il faut se mobiliser dans un acte citoyen régulier"

Au-delà du "creux" du mois de mai, le président de l'EFS pointe la nécessité de faire rentrer le don du sang dans les habitudes des Français. Il cite le dramatique précédent du 13 novembre 2015, lors des attentats de Paris : "on a pu très correctement prendre en charge les patients parce qu'on avait des réserves suffisantes. Nous avons 'consommé' trois fois plus de sang que d'habitude en une nuit, mais ce n'était que 10% des réserves."

"Les gens, et notamment les jeunes se sont alors massivement mobilisés par émotion", poursuit François Toujas. "Et là, on veut leur dire : c'est bien de se mobiliser par émotion, mais il faut se mobiliser dans un acte citoyen régulier."

Pas plus mal qu'une prise de sang

Pour cela, le responsable balaye les clichés qui entourent parfois le don du sang, ouvert à tous de 18 à 70 ans, à condition de peser plus de 50 kg. Est-ce dangereux ? "Absolument pas". Est-ce que ça fait mal ? "Pas plus que la petite aiguille lorsqu'on va faire un examen de biologie médicale". Est-on bien reçu ? "Oui ! On remplit un petit questionnaire, et en dix minutes, on peut sauver trois vies."   

"On est dans un défi quotidien", martèle François Foujas, rappelant que "les patients qui sont hospitalisés en France ont besoin d'environ 10.000 dons par jour". "Il est absolument nécessaire d'inscrire le don du sang dans sa vie quotidienne, et de venir donner deux fois, trois fois par an."