Des millions de décès sont imputables à une consommation insuffisante de fruits et légumes

Publié le par Alexandra Bresson

En tant qu’éléments de l’alimentation quotidienne, les fruits et légumes pourraient contribuer à prévenir chaque année des millions de décès causés par des maladies cardiovasculaires, estiment des chercheurs américains. Leur étude indique que cette recommandation est loin d'être respectée, malgré tous les autres avantages qui y sont liés.

C'est l'une des recommandations sanitaires les plus connues, celle qui incite à manger cinq fruits et légumes par jour. Ces derniers sont l’un des principaux éléments d’une alimentation favorable à la santé car grâce à leurs apports (fibres, vitamines, antioxydants...), ils jouent un rôle protecteur vis-à-vis de nombreuses maladies, comme le cancer et les maladies cardiovasculaires. C'est pourquoi une faible consommation de fruits et légumes figure parmi les dix principaux facteurs de risque de mortalité selon l'Organisation mondiale de la santé, pour qui les niveaux de consommation vont de moins de 100 g par jour dans les pays les moins développés à près de 450 g par jour en Europe occidentale.

Une nouvelle étude publiée par l'université Tufts ne fait que confirmer la charge de morbidité mondiale imputable à la faible consommation de ces aliments. Ses conclusions révèlent que cette mauvaise habitude peut favoriser chaque année des millions de décès dus à une maladie cardiaque ou à un accident vasculaire cérébral. Les chercheurs estiment ainsi qu'environ un décès lié à un trouble cardiovasculaire sur sept peut être attribué à une consommation insuffisante de fruits et qu'un décès sur douze lié à un trouble cardiovasculaire à une consommation insuffisante de légumes. Or, le taux de consommation « sous-optimale » de fruits serait deux fois plus important que celui des légumes.

Les fruits et légumes réduisent le risque d’obésité

« Les fruits et les légumes sont une composante modifiable du régime alimentaire qui peut avoir un impact sur les décès évitables dans le monde », expliquent les chercheurs. En effet, leur richesse en fibres, potassium, magnésium, antioxydants et en composés phénoliques en font des alliés pour réduire la pression artérielle et le cholestérol. Les fruits et légumes frais améliorent également la santé et la diversité des bonnes bactéries dans le tube digestif (microbiote). De même, une consommation variée contribue à remplacer les aliments riches en graisses saturées, en sucre ou en sel, limitant ainsi le risque de surpoids et d'obésité et donc la survenue de maladies cardiovasculaires.

« Les priorités mondiales en matière de nutrition ont toujours été de fournir suffisamment de calories, de prendre des suppléments de vitamines et de réduire les additifs comme le sel et le sucre. Ces résultats indiquent qu'il est nécessaire de centrer davantage l'attention sur l'augmentation de la disponibilité et de la consommation de ces aliments protecteurs », ajoutent les chercheurs. Ces derniers ont estimé les apports nationaux moyens de fruits et légumes à partir d'enquêtes sur l'alimentation et de données sur la disponibilité des aliments représentant 113 pays (environ 82% de la population mondiale), puis ont combiné ces informations avec des données sur les causes de décès dans chaque pays.

Ces informations leur ont permis d'établir qu'une consommation de fruits sous-optimale entraînait chaque année près de 1,3 million de décès par AVC et plus de 520 000 décès par coronaropathie (rétrécissement des artères du cœur) dans le monde. Une consommation de légumes sous-optimale provoque quant à elle environ 200 000 décès par AVC et plus de 800 000 décès par maladie coronarienne. Il serait possible d'y remédier selon eux, mais à condition de consommer 300 grammes de fruits par jour soit l'équivalent d'environ deux pommes. L'apport optimal en légumes, y compris les légumineuses, a été défini à 400 grammes par jour, soit environ trois tasses de carottes crues.

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