Les résultats de lutte contre le piratage des films, séries et œuvres musicales menée par Hadopi l'année dernière sont tombés. Seuls 83 internautes ont été condamnés !

Tout ça pour ça ? A l’occasion de son dixième anniversaire, la Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi) a fait état jeudi de son activité pour l’année 2018 dans sa traque contre les internautes qui piratent des films, des séries ou encore de la musique.

Résultat des courses : 1,19 million de mails envoyés à destination de celles et ceux qui se livrent à du téléchargement illégal. C'est la première étape pour leur expliquer les risques encourus par cette pratique. Une réponse graduée qui ferait ses preuves selon l’organisme car 63% des personnes averties se tiendraient ensuite à carreau. Pour celles qui s’entêtent, une nouvelle recommandation est adressée par mail et par courrier recommandé : 147 916 ont été expédiées l’an dernier.

En cas de nouvelle constatation de fraude, l’internaute est informé qu’il peut faire l’objet de poursuites pénales. 1 045 ont vu leur dossier transmis à la justice, ce qui a entraîné finalement 484 mesures répressives dont 401 mesures dites alternatives. Il s'agit surtout de rappels à la loi ou de stages de citoyenneté aux frais du contrevenant. Au final, il n’y a eu, en 2018, que 83 condamnations, avec à la clef des amendes comprises entre 100 et 2 000 euros.

Le piratage, un coût de 400 millions d'euros pour l'Etat

« Malgré le déploiement de ses moyens d’action dans une logique de maximisation de l’efficacité de l’activité de l’institution, il paraît toutefois difficile de considérer la situation de la lutte contre le piratage comme pleinement satisfaisante. En effet, les usages numériques et les techniques de piratage qui en découlent ont évolué depuis 2009 tandis que notre arsenal juridique reste le même qu’il y a 10 ans », reconnaît Denis Rapone, le patron de l’Hadopi.

Pourtant les enjeux financiers sont colossaux selon lui : « Les industries culturelles françaises, en particulier les secteurs de l’audiovisuel et du cinéma, subissent une destruction de valeur massive causée par les pratiques de piratage. La consommation illégale d’œuvres audiovisuelles induit, chaque année, une perte de près d’un milliard d’euros pour le secteur et de près de 400 millions d’euros pour l’État. »