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Allemagne / Santé

Allemagne: deux gynécologues condamnées pour promotion de l'avortement

Un tribunal de Berlin a condamné ce vendredi 14 juin deux femmes gynécologues à 2 000 euros d'amende chacune pour avoir expliqué de quelle façon elles pratiquaient des avortements. La publicité pour l'IVG est interdite en Allemagne.

Bettina Gaber (g) and Verena Weyer, ici le 14 juin 2019 à Berlin, sont prêtes à aller jusqu'à la Cour constitutionnelle.
Bettina Gaber (g) and Verena Weyer, ici le 14 juin 2019 à Berlin, sont prêtes à aller jusqu'à la Cour constitutionnelle. Paul Zinken / dpa / AFP
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Ce sont quelques mots publiés sur leur site internet qui ont valu à Bettina Gaber et Verena Weyer d'être condamnées chacune à 2 000 euros d'amende. Selon la juge Christine Mathiak, si les deux gynécologues avaient le droit de dire qu'elles proposaient des IVG, elles ne pouvaient pas en préciser les circonstances, en l'occurrence que l'intervention était « médicamenteuse et sans anesthésie » et que celle-ci se déroulait dans « une atmosphère sécurisée ».

En Allemagne, où les Églises et les mentalités conservatrices jouent toujours un rôle politico-social important, l'avortement est simplement dépénalisé. Les femmes désirant mettre un terme à leur grossesse doivent se livrer à un véritable parcours respecter les délais très serrés imposés par la loi.

Les gynécologues, eux, ont tout juste le droit d'informer leurs patientes qu'ils pratiquent bien cet acte médical. L'information sur l'avortement est régie par le paragraphe 219a du Code pénal. Ce texte suscite la polémique en raison du débat qu'il soulève sur les droits des femmes, mais aussi parce que sa forme initiale a été adoptée en mai 1933 par les nazis, peu de temps après qu'Adolf Hitler se fut arrogé les pleins pouvoirs.

Jusqu'en février dernier, les médecins qui disaient proposer l'IVG s'exposaient à deux ans de prison. Mais une réforme votée après une longue bataille entre les conservateurs démocrates-chrétiens d'Angela Merkel et leurs partenaires sociaux-démocrates a assoupli l'interdiction de « publicité ». Ils peuvent désormais aussi publier sur leurs sites internet des liens renvoyant vers les plannings familiaux ou autres institutions chargés d'informer les femmes sur le sujet. Ils n'ont en revanche toujours pas le droit de publiquement diffuser d'informations sur ces interventions médicales.

Avant le début du procès, plus d'une centaine de personnes ont manifesté pour un acquittement des deux gynécologues et une suppression totale du paragraphe 219a. Les deux condamnées comptent contester la décision et sont prêtes à aller jusque devant la Cour constitutionnelle, car elles considèrent que le texte va à l'encontre des libertés de profession, d'opinion et d'information.

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