Un garçon d’à peine 8 ans a été agressé sexuellement par son beau-père à une centaine de reprises pendant des années. Son bourreau risque maintenant une peine de quatre ans de pénitencier.

Le Montréalais de 53 ans a plaidé coupable, le mois dernier, à quatre chefs d’accusation de contacts sexuels et d’incitation à des contacts sexuels. Les crimes se sont échelonnés de 1998 à 2007, à Montréal. Toutes ces années, l’enfant se « laisse faire », puisqu’il considère comme étant « normales » les agressions, explique-t-on dans le résumé commun des faits présenté le 8 mai dernier. Pour protéger l’identité de la victime, nous ne pouvons nommer l’accusé.

Justin* n’a que 8 ans lorsque celui qu’il appelle « papa » s’en prend à lui pour la première fois en touchant son pénis pendant son sommeil. À la même époque, son beau-père l’emmène dans la toilette du sous-sol de son lieu de travail et lui fait une fellation complète. Il donne ensuite 20 $ au garçon.

Quand le couple se sépare, Justin habite pendant deux mois avec son bourreau, qui multiplie alors les agressions sur l’enfant. Il renouera ensuite avec sa conjointe, avec qui il a deux filles.

ARGENT ET CIGARETTES

Une fois, Justin prend sa douche avec son beau-père. Ce dernier lui demande de s’asseoir sur lui pour le sodomiser. C’est à ce moment que la mère de Justin cogne à la porte de la salle de bains. L’agresseur cesse aussitôt ses gestes et prétend prendre sa douche. Pour acheter le silence de sa victime, le pédophile lui donne argent, cigarettes et billets de loterie.

Ce n’est qu’au moment où le garçon a 14 ans que le pédophile cesse de s’en prendre à lui. L’adolescent coupe d’ailleurs les ponts avec son beau-père. Notons qu’une plainte a été déposée à la direction de la protection de la jeunesse dans ce dossier.

La procureure de la Couronne, Me Anne-Marie Omann, a déclaré à la juge Anne-Marie Lanctôt avoir l’intention de demander une peine de quatre ans de pénitencier, la peine minimale pour ces crimes. Cette peine a fait partie des négociations entre les parties pour que l’accusé plaide coupable, a expliqué Me Omann à la juge, en mai dernier.

Un rapport présentenciel avec un volet sexologique doit être produit en vue des observations sur la peine à imposer, en septembre prochain.