Amougies 1969 : le Woodstock franco-belge oublié

Sous le chapiteau d'Amougies, en octobre 1969.  - © Jean-Paul Margnac, avec l'aimable autorisation de l'auteur
Sous le chapiteau d'Amougies, en octobre 1969. - © Jean-Paul Margnac, avec l'aimable autorisation de l'auteur
Sous le chapiteau d'Amougies, en octobre 1969. - © Jean-Paul Margnac, avec l'aimable autorisation de l'auteur
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Cet automne-là, certains rêvent d’une grand-messe musicale en France : échaudées par le chaos de mai 68, les autorités refusent. L'événement atterrit finalement dans un petit village belge de 957 âmes qui accueillera 100 000 festivaliers, Pink Floyd, Frank Zappa ou Archie Shepp.

Face au refus des autorités françaises, Amougies accueille donc, dans la brume et l'urgence, l'événement imaginé par Jo Dekmine, monté et programmé par le label BYG de Jean Georgakarakos, aidés du journaliste Jean-Noël Coghe

Du 24 au 28 octobre 1969, pendant les vacances de la Toussaint, 48 groupes - principalement britanniques - de rock progressif et de free jazz se retrouvent sous un chapiteau monté dans le pâturage prêté par un fermier. Frank Zappa assure le rôle de maître de cérémonie et fait le boeuf avec nombre de groupes, notamment le samedi aux côtés des Pink Floyd.

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Frank Zappa, qui officiera en maître de cérémonie de luxe lors du festival, ici au Royal Albert Hall de Londres en juin 1969
Frank Zappa, qui officiera en maître de cérémonie de luxe lors du festival, ici au Royal Albert Hall de Londres en juin 1969
© Getty - Gamma-Keystone

Dans un si petit village, l'enjeu logistique est considérable : accueillir, héberger, nourrir les 50 000 spectateurs attendus et qui déferlent en voiture, en bus ou en mobylette. Sachant qu'il en débarquera le double. Si beaucoup redoutent alors les débordements des grands festivals (comme ceux intervenus sur l'île de Wight en août précédent), à Amougies, les hippies ne feront pas de vagues. 

Pourtant étrangement, et malgré son succès, ce festival, sitôt terminé, retombera dans l'oubli. La faute, peut-être, aux droits d'auteurs des artistes qui n'ont pas tous été réglés. Pour cette raison, l’essentiel des enregistrements réalisés sur place n’a jamais pas commercialisé. On en trouve ça et là des extraits sur internet. Les musiques que nous vous donnerons à entendre dans cette émission sont donc issues, pour la plupart, des versions albums, ou d’autres versions live de la même époque. 50 ans plus tard, Amougies reste à imaginer. 

C’est l’histoire de ce festival effacé des mémoires, de son mélange inédit des genres que nous vous raconterons ici, avec en sus une soucoupe volante, un unique robinet publique et des sacs dans la brume.

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Merci pour ses conseils à Brice Couturier dont la somme "1969, année fatidique" paraitra le 28 août aux Editions de l'Observatoire.

Programmation musicale et archives

  • Archive pré-générique : "Ici il n’y avait plus ni cigarettes, ni pain, ni potage en boite, il a fallu ravitailler, c’est sensationnel", témoignage du maire d'Amougies diffusé dans l'Atelier de la création “Amougies sur pop” (France Culture, 09/11/1969)
  • East of Eden : Gum arabic / Confucius, album Snafu (1970) - fond sonore - 
  • Colosseum : Valentyne suite, album Valentyne suite (1969)
  • Wallace Collection : Daydream, album Laughing Cavalier (1969) - fond sonore - 
  • Ten Years After : Good morning little schoolgirl, album Ssssh (1969)
  • Archive :"Au début il y avait du pour et du contre", témoignage du maire d'Amougies diffusé dans l'Atelier de la création “Amougies sur pop” (déjà cité)
  • Pink Floyd : Careful with that axe Eugene, en concert à Amsterdam en août 69 et publié sur la compilation The early years : 1969 Dramatis/Ation / Vol. 3 (2017) - fond sonore - 
  • Captain Beefheart and the Magic band : She’s too much for my mirror, enregistré à Amougies et publié sur An anthology of noise and electronic music / Vol 2 (Sub Rosa, 2003)
  • Alan Jack Civilization : Baby don't you come back home, extrait de l'album Shame on you (1969) - fond sonore - 
  • Pink Floyd : Interstellar overdrive, en concert à Amsterdam en août 69 et publié dans la compilation The early years... (déjà citée)
  • Archive : "C'est beau d'être groupés", témoignage des bouchers d'Amougies dans le film Amougies réalisé par Jérôme Laperrousaz et Jean-Noël Roy (1970)
  • Archive :_"__J’ai vu passer un Espagnol, beaucoup d’Allemands, des jeunes bariolés mais très polis..."_, témoignage d'un festivalier  in l'Atelier de la création “Amougies sur pop” (déjà cité)
  • Archive : "On peut très bien chanter sous un chapiteau et célébrer Dieu", témoignage du curé d'Amougies in l'Atelier de la création “Amougies sur pop” (déjà cité)
  • Caravan : Where but for caravan would I, extrait de l'album Caravan (1968)
  • Archie Shepp : Howling in the silence, extrait de l'album The lowlands (1969)
  • The Nice : She belongs to me, en public au Fillmore East de New York City en avril 1969 et publié sur l'album Nice (1969)
  • Archive : "On ignore toujours les problèmes des jeunes", Jean Georgakarakos chez Jacques Chancel, France Inter, Radioscopie, 31/12/1969
  • Soft Machine : Instant pussy, édité sur la compilation BBC radio 1967-1971

Amougies en images, par le photographe Jean-Paul Margnac : 

Playlist à emporter

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