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Le ministre algérien de l'Éducation nationale, Abdelhakim Belabed, a donné dimanche matin le coup d'envoi des épreuves du baccalauréat 2019 depuis le lycée Saïd-Chaggar à Rouïba, dans la banlieue est d'Alger. Au total, 674 831 candidats, dont 263 400 candidats libres, sont concernés par les épreuves, qui dureront jusqu'à jeudi prochain pour certaines filières. Comme pour la précédente édition, des mesures ont été prises pour sécuriser les opérations et prévenir d'éventuelles tentatives de fraude qui pourraient altérer la crédibilité du bac algérien. Pour ce faire, l'armée a doté les centres d'examen d'appareils de brouillage en vue de lutter contre la fraude électronique.
Une mesure à l'épreuve des VPN et autres
Selon le ministre, ce genre de mesures coercitives de lutte contre la fraude « a démontré son efficacité et a permis de réaliser des résultats positifs ces dernières années, notamment avec la création de l'Organe national de prévention et de lutte contre les infractions liées aux technologies de l'information et de la communication relevant du ministère de la justice, doté des moyens juridiques et réglementaires nécessaires ».
Ainsi, téléphones, tablettes ou autres objets connectés sont interdits dans les 2 339 centres d'examen. Mais la mesure est-elle encore nécessaire alors que beaucoup ont pris l'habitude d'utiliser un VPN ? De nombreux internautes s'interrogent sur cette stratégie.
Bonjour à tous, sachez qu’aujourdhui c’est le début des examens du bac en Algérie et qu’ils ont de nouveau coupé internet ds tout le pays ♂️
— La lugubrité (@Melka931) June 16, 2019
7h14 la connexion internet est déjà coupée en Algérie en raison des examens du bac, est il raisonnable d'user encore de cette pratique or un simple VPN débloque la situation ? #BAC2019 #Algerie #ooredoo
— Hanafi Merouane (@MerouaneHanafi) June 16, 2019
« Plusieurs plateformes à l'image de Facebook, Twitter, Instagram, YouTube, WhatsApp ainsi que plusieurs sites étaient difficilement accessibles, voire complètement bloqués pour les internautes algériens. Ces sites représentent la grande majorité du trafic sur Internet en Algérie », analyse en détail le média francophone en ligne Tout sur l'Algérie ce dimanche matin.
« À ce blocage lié au contexte du baccalauréat s'ajoute le blocage que subissent TSA ainsi que d'autres sites internet, imposé de manière arbitraire par les autorités pour des raisons obscures » croit savoir le site.
Dans les deux cas, aucune communication officielle n'a émergé de la part des autorités et du principal fournisseur d'accès à Internet, Algérie Télécom, s'étonnent des internautes algériens. L'année dernière, l'opérateur public avait annoncé « la suspension du service internet pendant la première heure de chaque épreuve pour éviter toute tentative de publication de sujets du baccalauréat sur Internet, cette année, aucune annonce n'a été faite dans ce sens. »
Internet bloqué/bridé.
Il me semblait que l'année dernière, on avait été prévenus par un communiqué. #algerie— Leïla Beratto (@LeilaBeratto) June 16, 2019
Lire aussi Pour éviter les fraudes, Internet bloqué par les autorités
Fraude massive en 2016
Tout est parti de la calamiteuse session 2016 du bac. Les sujets avaient fuité sur les réseaux sociaux, avant ou au début des épreuves, permettant aux retardataires d'en profiter. Beaucoup avaient alors joué aux faux retardataires, le temps de faire le plein de réponses avant de débouler à l'examen. L'an dernier, les autorités avaient fait couper par les opérateurs l'accès aux réseaux sociaux, mais cela n'avait pas empêché certains d'y accéder, via les VPN notamment. Aucun retard aux épreuves n'avait en outre été toléré afin d'éviter que certains ne profitent d'éventuelles fuites. Mais une session spéciale avait finalement dû être organisée pour les nombreux retardataires refoulés des centres d'examen.
Outre la logistique technologique, des moyens humains et matériels sont également mobilisés. Pour veiller à la sécurisation des élèves et de leurs encadrants, 18 000 policiers et 39 000 sapeurs-pompiers ainsi que des gendarmes ont été mobilisés. Cet imposant dispositif intervient dans un contexte de crise politique rythmée par des manifestations auxquelles les Algériens participent tous les mardis et vendredis. L'annonce des résultats interviendra un mois après la fin des épreuves. Le taux de réussite à l'examen du baccalauréat 2018 était de 55,88 %.
55% de taux de réussite au bac en Algérie, contre 85-90% en France ? Donc le bac algérien vaut quelque chose, lui. Les employeurs français n’ont plus d’illusions sur la valeur du bac français.
En France, pour éviter toute tricherie, on pourrait s’en inspirer...