Météo : coup de chaud sur toute la France, gare à la pollution

De fortes chaleurs sont attendues sur toute la France jusqu’à mercredi, avec comme conséquence des risques de forte concentration d’ozone, une pollution loin d’être anodine.

 Pour se protéger de la pollution à l’ozone, sortir de la ville n’est pas forcément une bonne solution.
Pour se protéger de la pollution à l’ozone, sortir de la ville n’est pas forcément une bonne solution. LP/Olivier Boitet

    Le bleu du ciel va sûrement vous donner envie de siroter en terrasse après le boulot… Mais c'est d'un autre cocktail, bien moins rafraîchissant, dont il va falloir se méfier. « Le soleil et la chaleur combinés aux polluants donnent des concentrations importantes d'ozone », avertit Pierre Pernot, ingénieur à Airparif, l'association qui surveille la qualité de l'air en Île-de-France.

    Or, à partir de ce lundi et jusqu'à mercredi, on devrait avoir droit à un avant-goût d'été. Météo France promet des températures élevées, voire caniculaires sur quasiment tout le pays : jusqu'à 29 °C à Lille (Nord), 30 °C à Paris, 34 °C à Lyon (Rhône), et même 35 °C à Carpentras (Vaucluse). « Il fera encore beaucoup plus chaud les jours suivants, avec un ciel parfois nuageux au nord de la Loire », explique-t-on chez Météo France.

    Si l'ensoleillement et la chaleur déclenchent les épisodes de pollution à l'ozone, nos pots d'échappement de nos voitures n'y sont pas étrangers. L'O3 – c'est son symbole chimique – n'est pas rejeté directement dans l'atmosphère mais il provient de la transformation chimique d'autres polluants : aux vapeurs de carburant et autres émanations de produits d'entretien ou de solvants industriels.

    « On va tousser, ressentir une gêne oculaire »

    « Contrairement au dioxyde d'azote et aux particules fines PM10, il n'y a aucune réglementation européenne sur les concentrations à ne pas dépasser », s'agace Sébastien Vray dont l'association Respire milite pour que l'ozone soit sérieusement pris en compte. C'est que ce polluant composé de trois atomes d'oxygène est dangereux.

    « C'est un irritant. On va tousser, ressentir une gêne oculaire. Il peut aussi y avoir un afflux d'asthmatiques en consultation, pointe Bruno Housset chef du service pneumologie à l'hôpital de Créteil (Val-de-Marne). Les études d'épidémiologie montrent surtout que c'est une cause de surmortalité. »

    L'Institut national de veille sanitaire a calculé que les niveaux élevés d'ozone durant la canicule de 2003 ont causé 379 décès anticipés dans les neuf plus grandes villes françaises. Et il va falloir s'habituer : « Avec le dérèglement climatique, il y aura des pics de plus en plus nombreux et d'une intensité de plus en plus importante », prédit le spécialiste.

    Éviter de faire du sport

    Comment se protéger ? Les masques ne servent à rien. Sortir de la ville n'est pas forcément une bonne option : « Les niveaux d'ozone sont plus soutenus en zone rurale autour de la région parisienne que dans l'agglomération parisienne », rappelle Airparif.

    En réalité, il faut… ne pas faire grand-chose. « Pas d'effort, de jogging, de vélo, etc. Et, surtout, si l'on a une maladie respiratoire, on prend ses médicaments », insiste le docteur Housset. Une nouvelle bonne raison de paresser en terrasse quand il fait chaud.