Si le kakapo (Strigops habroptilus) semble indirectement profiter du réchauffement climatique, cette espèce particulièrement menacée n'est pas tirée d'affaire pour autant. Des scientifiques néo-zélandais (l'oiseau est originaire de ce pays) ont annoncé le 13 juin 2019 qu'une épidémie la met en péril.
36 kakapos sont actuellement hospitalisés
"L'aspergillose a un impact dévastateur sur les kakapos", a expliqué dans un communiqué le Département de la conservation néo-zélandais. Cette pathologie est due à une infection fongique. Elle menace tout particulièrement les oiseaux présents sur l'île de la Morue (sud). "7 kakapos (5 poussins et 2 adultes) sont décédés de l'aspergillose depuis le 18 avril 2019. Le dernier décès a eu lieu le 11 juin", poursuit le gouvernement. 36 kakapos sont actuellement hospitalisés. Bien que ces animaux soient sous étroite surveillance, la détection et le traitement de la maladie sont compliqués, les oiseaux devant être ramenés par voie aérienne vers l'île principale pour y recevoir des soins pouvant durer plusieurs mois.
"Tous les oiseaux doivent être contrôlés pour voir s'ils sont affectés. Cela implique de capturer les oiseaux et de réaliser des diagnostics tels que le poids, l'examen physique et le prélèvement d'échantillons de sang, en commençant par les oiseaux considérés comme prioritaires", explique le gouvernement. Par ailleurs, les poussins encore présents dans les nids ont été prélevés afin d'être élevés à la main dans le but d'éviter une infection précoce.
L'aspergillose se développe à cause de l'inhalation des spores d'un certain type de champignon. Les individus qui tombent malades ont généralement un système immunitaire défaillant. La maladie peut également se développer si les quantités de spores sont particulièrement importantes. "A l'heure actuelle, nous pensons que cette épidémie est due à la quantité importante de spores qui se sont déposées dans les nids de l'île de la Morue cette saison", poursuit le communiqué.
Une espèce fragile depuis des années
Actuellement, il ne reste plus que 116 kakapos matures selon l'Union internationale de la nature. Si la population augmente, l'espèce reste malgré tout en danger critique d'extinction. Dans les années 1990, on en comptait plus qu'une cinquantaine mais des programmes de préservation ont permis d'inverser la tendance. Dernièrement, le programme de reproduction a comptabilisé 249 œufs pondus, laissant espérer que 75 oisillons survivraient en 2019. Un chiffre doublé par rapport au record précédent.