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Dakar : sommet africain sur les mutilations génitales

Robert Adé
17 juin 2019

La ville de Dakar accueille, depuis dimanche, le premier sommet africain sur les mutilations génitales féminines et le mariage d’enfants. Jaha Dukureh de l’ONG Safe Hands For Girls explique les enjeux de la rencontre.

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Symbolbild FGM
Image : picture alliance/dpa/EPA/UNICEF/HOLT

"Il est important que les gens comprennent que les mutilations génitales et les mariages d’enfants concernent tout le monde" ( Jaha Dukureh)

Deustche Welle : bonjour et merci de nous accorder cet entretien. 17 pays ont été choisis pour participer à ce sommet. Pouvez-vous nous en dire plus sur le choix de ces derniers?

 Jaha Dukureh : la raison pour laquelle nous avons choisi ces 17 pays pour participer au sommet réside dans le fait que nous avons menés des recherches et nous avons constaté que ces 17 pays d’Afrique sont ceux qui sont les plus touchés par les mutilations génitales féminines et les mariages précoces. Ils ont donc le plus besoin de ce sommet. En réalité, il y a plus de 17 pays qui y participent - Actuellement, nous en avons compté 25.

 Deutsche Welle : dites-nous en quoi les pays non africains pourraient-ils vous être utiles dans la lutte contre les mutilations génitales féminines et le mariage d’enfants ?

Jaha Dukureh : nous voulons bâtir des ponts entre l'Afrique et le reste du monde. Mais il est aussi important que les gens comprennent que les mutilations génitales féminines et les mariages d’enfants concernent tout le monde. Le reste du monde peut nous aider en soutenant les Africains et en ayant conscience que ceux qui sont le plus affectés par ces fléaux doivent être intégrés dans le combat. Nous voulons montrer au monde entier que l’Afrique est plus que capable de régler ses problèmes.

 Deutsche Welle : les mutilations génitales féminines sont des pratiques religieuses et culturelles très anciennes. Avez-vous une solution innovante ?

Jaha Dukureh : Nous voulons faire comprendre aux gens que ce sommet n'est que le premier pas. Et nous espérons qu'il permettra de sensibiliser tout le continent à ces questions. 

Deutsche Welle : à l’horizon 2030, selon vos prévisions, l’Afrique  en aura fini avec ces pratiques violentes et dégradantes. Vous y croyez ? Quelles sont vos craintes ?

Jaha Dukureh : est-ce possible d’éradiquer les mutilations génitales d’ici 2030 ? Nous pensons que oui et même plus que ça. Regardez la Chine a mis 10 ans à faire cesser la pratique des pieds bandés. Pourquoi cela ne serait pas possible, en Afrique, pour les mutilations génitales ? Ce sera possible si nous parvenons à sensibiliser suffisamment les populations et à faire une campagne africaine sur la question, sans laisser qui que ce soit en dehors. Ma crainte est que certaines personnes refusent de comprendre et voit cette campagne d'un mauvais œil. Mais il est très, très important que cette campagne soit menée par des jeunes. Et nous invitons tout le monde à nous rejoindre et à mener le combat avec nous.