L'armée américaine émet plus de carbone que le Portugal

Le bâtiment du Pentagone, près de Washington | Creative Commons
Le bâtiment du Pentagone, près de Washington | Creative Commons

Faire la guerre ou même entretenir ses forces armées est (très) mauvais pour l’environnement. L’on s’en doutait, mais un professeur de l’Université de Boston vient enfoncer le clou à travers un rapport (EN) qui évalue pour 2017 à 59 millions de tonnes de dioxyde de carbone les émissions liées à la défense américaine

Pourquoi c’est énorme. Cela classe ce secteur, pourtant de niveau national, au rang d’un petit pays: c’est plus que la Suède, la Finlande ou le Portugal! S’il s’agissait d’un pays, cela placerait la défense américaine au 55e rang mondial.

Quelles opérations militaires polluent le plus? Celles qui consomment le plus d’énergie fossiles. En l’occurrence, c’est la mobilisation et le déplacement des troupes et du matériel qui ont le plus grand impact climatique: plus de 70% du total, principalement sous forme de combustible pour les avions et autres véhicules terrestres ou marins.

L’armée américaine peut-elle réduire son empreinte carbone?

  • En fait, elle a déjà doublé son recours aux énergies renouvelables entre 2011 et 2015, indique le rapport… mais aboutissant à une réduction des émissions de seulement 1%.

  • Selon le rapport, les émissions de gaz à effet de serre de la défense pourraient être réduite en réduisant la dépendance des Etats-Unis au pétrole, grâce aux énergies renouvelables: les missions dans le Golfe Persique pourraient être supprimées.

Où est la zone d’ombre. Mais le changement climatique pèse-t-il vraiment face aux enjeux géopolitiques? D’une certaine façon, il s’agit d’un exercice de style. Mais dans ce rapport, l’auteur Neta Crawford s’inquiète de la guerre continuelle que mènent les États-Unis dans près de 80 pays depuis 2001:

«Le Pentagone ne reconnaît pas que sa propre consommation de sources d’énergie fossiles représente une importante contribution au changement climatique.»

Sollicité par l’agence de presse Reuters (EN), le Pentagone n’a pas fait de commentaires.

Lire l'étude publiée sur le site de l'Université de Brown (EN)