Le Canada fait face à une véritable manne en matière d’emplois : 3,3 % des postes du secteur privé étaient disponibles au premier trimestre de l’année, ce qui signifie que 435 000 emplois n’avaient alors pas trouvé preneurs dans les dix provinces. Et c’est le Québec qui est en tête du peloton en terme de pourcentage de postes vacants (4,1 %), rapporte le Manitoba Post.

La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), qui fournit ces chiffres, précise dans les pages du quotidien La Presse que “la plupart des secteurs ont connu une hausse, à l’exception de ceux de la fabrication, du pétrole et du gaz, des finances et de l’information qui sont restés au point mort”.

Les secteurs les plus touchés par cette augmentation de postes vacants sont la construction, les services personnels, l’agriculture, la restauration, les services professionnels et les transports.

Un problème de compétence

Le directeur principal de la recherche nationale à la FCEI, Simon Gaudreault, note que le taux de postes vacants est “en constante augmentation depuis deux ans et qu’il a atteint un record au plus récent trimestre”. Cette situation, note le Financial Post, survient alors que l’économie canadienne “est sur une lancée” qui a fait chuter le taux de chômage à 5,4 % en mai.

La Fédération, qui compte 110 000 membres dans le pays, est inquiète. “Les employeurs du Québec, de la Colombie-Britannique et de l’Ontario ont de plus en plus de mal à trouver de la main-d’oeuvre”, déclare Simon Gaudreault.

L’économiste en chef de la FCEI, Ted Mallett, argue dans le Globe and Mail qu’il serait “tentant de recommander” une hausse des salaires pour régler le problème, mais cela occulterait le facteur de compétence puisque, dit-il, “dans les deux tiers des cas, les propriétaires disent qu’ils ne peuvent trouver des personnes avec les bonnes habiletés”.

Selon Ted Mallett, les meilleures solutions sont plus générales et passent une meilleure reconnaissance entre les provinces des certifications d’emploi, mais aussi : “Il faut améliorer la distribution et l’utilisation des sites de marchés d’emploi en ligne, et encourager une meilleure intégration des groupes souvent négligés par le marché du travail, tels que les autochtones et les immigrants”.